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Horaire d'hiver:

Mardi

9:30-11:30 Aviron *

Mercredi

9:30-11:30 Aviron *

Mercredi

18:30-20:00 Ergomètre

Jeudi

9:30-11:30 Aviron *

Samedi

10:30-12:30 Aviron

Dimanche

10:00-12:00 Aviron


(*) Les sorties du matin sont organisées par Yves.

Horaire d'été:

Mardi

09:00-11:00 Aviron *

Mardi

18:30-20:30 (octobre: 18:00-20:00) Aviron

Mercredi

09:00-11:00 Aviron *

Jeudi

09:00-11:00 Aviron *

Jeudi

18:30-20:30 (octobre: 18:00-20:00) Aviron

Samedi

10:30-12:30 (vacances d'été: 9:00-11:00) Aviron

Dimanche

10:00-12:00 (vacances d'été: 9:00-11:00) Aviron


(*) Les sorties du matin sont organisées par Yves.


Calendrier 2023

Compétitions

28-30 juin

Championnats Suisses

28 septembre

Championnats Romands

29 septembre

Régate de Nyon

12 octobre

Léman-sur-Mer

Voyages

26-28 mai

Vogalonga

16 septembre

Bilac

7-8 octobre

week-end à Bâle

Festif

14 avril

Ouverture de saison

28 avril

Journée de nettoyage

8 septembre

Repas de Soutien

2023

Accueil'23

Apprendre'23

Compétition'23

Randonnée'23

Media'23

2022

Accueil'22

Apprendre'22

Compétition'22

Randonnée'22

Media'22

Le Club'22

Album Photo'22

2021

Accueil'21

Apprendre'21

Compétition'21

Randonnée'21

Media'21

Le Club'21

Album Photo'21

Tokyo'21

2020

Accueil'20

Apprendre'20

Compétition'20

Randonnée'20

Media'20

Le Club'20

Album Photo'20

2019

Accueil'19

Apprendre'19

Compétition'19

Randonnée'19

Media'19

Le Club'19

Album Photo'19

2018

Accueil'18

Apprendre'18

Compétition'18

Randonnée'18

Media'18

Le Club'18

Album Photo'18

Fonds de Soutien'18

2017

Accueil'17

Apprendre'17

Compétition'17

Randonnée'17

Media'17

Le Club'17

Album Photo'17

2016

Accueil'16

Apprendre'16

Compétition'16

Randonnée'16

Media'16

Comité'16

Album Photo'16

Travaux'16

Rio'16

2015

Accueil'15

Apprendre'15

Compétition'15

Randonnée'15

Media'15

Comité'15

Album Photo'15

Travaux'15

2014

Accueil'14

Apprendre'14

Compétition'14

Randonnée'14

Divers'14

Comité'14

Album Photo'14

2013

Accueil'13

Apprendre'13

Compétition'13

Randonnée'13

Divers'13

Comité'13

Club 8+'13

Album Photo'13

2012

Accueil'12

Apprendre'12

Compétition'12

Randonnée'12

Divers'12

Comité'12

Club 8+'12

Album Photo'12

London Olympic Games'12

2011

Accueil'11

Apprendre'11

Compétition'11

Randonnée'11

Divers'11

Comité'11

Club 8+'11

Album Photo'11

2010

Accueil'10

Apprendre'10

Compétition'10

Randonnée'10

Divers'10

Comité'10

Culture?'10

Album Photo'10

Youth Olympic Games'10

2009

Accueil'09

Apprendre'09

Compétition'09

Randonnée'09

Divers'09

Comité'09

Culture?'09

Album Photo'09

2008

Accueil'08

Apprendre'08

Compétition'08

Randonnée'08

Divers'08

Comité'08

Culture?'08

Album Photo'08

2007

Accueil'07

Apprendre'07

Compétition'07

Randonnée'07

Divers'07

Comité'07

Culture?'07

Album Photo'07

2006

Accueil'06

Apprendre'06

Compétition'06

Randonnée'06

Divers'06

Comité'06

Culture?'06

Album Photo'06

2005

Accueil'05

Apprendre'05

Compétition'05

Randonnée'05

Divers'05

Comité'05

Culture?'05

Album Photo'05

2004

Accueil'04

Apprendre'04

Compétition'04

Randonnée'04

Les Anciens'04

Comité'04

Jeunes Rameurs'04

Album Photo'04

Noël'04

La "randonnée" regroupe les membres de notre club qui rament régulièrement ensemble pour profiter de la nature et participer ensemble à des évènements d'aviron loisir en Suisse et en Europe. Notre club favorise l'activité sportive en équipe, et en principe, les nouveaux membres sont intégrés dans des bateaux d'équipe et rament pendant les horaires fixes (voir ci-dessus). Si vous avez envie de pratiquer l'aviron comme sport de loisir, la page "apprendre" vous renseigne sur les cours. Si vous savez déjà ramer, venez simplement nous voir une fois au club pendant les horaires de la randonnée.

  Bilac    Soleure, le 14 septembre 2024

Ce sont trois équipages de notre club qui attendaient vendredi matin l'annonce des organisateurs : le choix entre le parcours lacustre traditionnel et parcours fluvial. La forte bise annoncée a finalement imposé le parcours fluvial de Soleure à Büren an der Aare et retour, avec ses redoutables 6 km supplémentaires par rapport au parcours lacustre.

Le soleil n'avait pas encore annoncé son réveil lorsque notre petite équipe a pris le départ du club samedi matin. Arrivés au camping de Soleure, la course a commencé sur le parking où il a fallu se dépêcher de décharger la remorque, monter les bateaux, tout transporter vers la zone de mise à l'eau à 500 mètres du parking, retrouver un dossard et un équipier égarés et se mettre à l'eau, tout cela en slalomant entre les équipages venus de toute la Suisse, et même de France et d'Allemagne. C'est finalement à la dernière minute que nous avons pris place dans nos yolettes, alors que la plupart des participants attendaient déjà sur la ligne de départ. Un grand moment de solitude attendait l'équipage de la Libellule qui a dû faire une manœuvre acrobatique pour aller trouver sa place dans le peloton de départ, sous les commentaires agacés de l'organisateur au micro qui rappelait que la course ne partirait pas tant que tous les bateaux ne seraient pas à leur place. Le coup de pistolet a retenti et nous avons fini nos préparatifs au milieu des bateaux qui nous dépassaient de tous les côtés.

Nous avons finalement réussi à prendre le rythme de la course avec une petite surprise : la force du courant qui réduisait considérablement l'efficacité de chaque coup de rame. L'effort a été rude jusqu'à ce que le fameux pont en bois de Büren an der Aare fasse son apparition, et avec lui la bouée qui marquait la moitié de la distance.

Les encouragements du public et le soulagement d'être enfin " à la descente " ont redonné de l'énergie a nos rameurs et rameuses qui ne se sont pas laissé décourager par la bise qui nous poussait désormais dans le mauvais sens. Chaque équipage a trouvé sa propre manière de s'encourager : certains tentaient de dépasser les  concurrents, d'autres entonnaient des airs de Johnny, et d'autres encore apprenaient le néerlandais... Puis, après un dernier contour, voici la ligne d'arrivée que nous passons avec la satisfaction d'avoir accompli un très bel effort en équipe ! Merci à tout le groupe pour l'ambiance et la bonne humeur et bravo aux trois équipages qui ont relevé le défi !


Aline

  Tour du Lac    Lausanne, du 8 au 11 août 2024

Nous nous voyons explorer les contours du Léman sous un soleil radieux en compagnie de joyeux rameurs mus par un esprit d'harmonie et d'exigence teintée de compétition pétillante. Nous baigner dans des eaux cristallines face au château de Chillon, salués par les fiers bateaux de la CGN ; rejoindre des rives splendides, variées et accueillantes pour nous reposer et déguster la pêche du jour. Une exploration où les frontières cèdent la place aux courbes élégantes d'un lac qui joue avec la nature qui l'entoure. Helvétie et Savoie se rejoignent dans la bonne humeur. Pique-niques et apéros ponctuent avec régularité les étapes. Nous découvrons Saint-Gingolphe et nous émerveillons des eaux rafraîchissantes du Léman. Nous sommes accueillis à Thonon où amitié et sport se mêlent dans la gastronomie lacustre. D'Asnière à Founex, le jet d'eau de Genève en toile de fond, les rameurs mus par une énergie commune glissent sur l'eau, toujours en quête d'une cadence harmonieuse. La bonne humeur ne se tarit pas, les cloques en explosion font partie du décor, les rameurs sont grisés.  Au rythme des rives, les bateaux se rapprochent du point de départ. L'enchaînement des kilomètres se ponctue de séries pour ne jamais perdre notre belle dynamique. Nous dégustons les derniers filets de perche à Gland, profitons encore de joyeuses baignades au large avant de déposer Fleur de Sel et Plume dans leurs hangars respectifs. Notre premier tour du lac comme encadrants se termine avec un dernier repas, joyeux et copieux. Tous un peu fatigués mais les yeux toujours pétillants.

Un rêve?

Non, nous avons vécu ces quatre jours intenses avec bonheur sous les couleurs du LSA.

Merci aux organisatrices en cheffe. Merci à l'équipe 2024 composée de Bernard G., Denise, Gaël, Gundula, Jean-David, Loyse, Lucia, Mike, Rolando et Yves. Merci de nous avoir fait vivre cette aventure aussi exigeante que gaie et chaleureuse.


Roberto, Lauriane et Véronique

  Descente du Douro, Portugal    Douro, du 16 au 20 juin 2024

On nous avait dit qu'on allait ramer dans le sens du courant de la rivière. On avait pensé, eh bien ça va être cool. Hum. Le premier jour de notre randonnée, une fois passés les embrouillaminis du départ (longue attente des bateaux due à une panne de véhicule, sur le petit quai de gare Tua et tous les bars fermés), un des chefs de l'agence organisatrice portugaise nous a annoncé: voilà, vous avez plus de vingt de kilomètres à faire d'ici ce soir, et d'abord 12 kilomètres jusqu'au prochain arrêt (Pinhao): vous allez mettre deux heures pour ces  premiers 12 kil., après ça ira plus vite. Deux heures! On s'est regardé et on a pensé, eh ils nous prennent pour des débutants! Ils vont bien voir... C'est nous qui avons vu: on a mis quasi les deux heures, le vent retroussait cette rivière comme un gant et on n'avançait pas... Voilà, c'est le Douro, cette belle rivière qui serpente entre des collines de vignes coiffées de rangées d'oliviers, on pourrait croire qu'elle est tranquille entre ses versants idylliques à peine chahutés par quelque carcasse de bâtiments, un hôtel ou une belle ferme viticole, mais non elle fait des caprices. A moins que ce soit nous. Car selon notre coach Mafalda qui nous accompagnait sur le canot moteur, on n'était pas très bons comme pilotes de rivière: on ne coupait pas bien les virages... Et puis entre bateaux (nous étions quatre yolettes), on s'attendait, et ça, l'ex-championne de pointe ne le comprenait pas. Comme elle ne comprenait pas, mais pas du tout, qu'on puisse faire pipi dans une écope sur un bateau! Alors ça, elle n'en est pas encore revenue. A part ça, Mafalda était sympa et efficace comme tout. Avec son collègue Bernardo, le pilote de la remorque, autre jeune ex-champion de pointe, ils manipulaient ces yolettes à la mise à l'eau et à l'accostage avec une dextérité qui nous a laissés chaque fois pantois, voire un peu figés, ce qui nous valait des " Leave the boat " tonitruants...

Donc il y avait la rame, de Tua à Porto – via Folgosa, Calda de Aregos, Entre-os-Rios et trois écluses – 140  kilomètres en quatre jours (parfois très easy et parfois moins qu'on l'aurait souhaité, surtout l'après-midi de pluie avec vent contraire – forcément –, et même pas du tout easy à l'arrivée à Porto: on a dû accoster avant le fameux pont Dom Luis, pour éviter le naufrage dans un courant d'aspiration vers la mer (marée d'équinoxe) joint aux vagues terribles laissées par les milliers de bateaux de croisière et autres bateaux mouche... Mais je vais un peu vite: remontons le courant... A part la rame, il y a eu les repas, et avec les repas les vins du Douro et/ou du Porto. On a tous pris des kilos. Car entre le repas gastronomique dans un décor de halle ferroviaire, les lunchs de midi avec baccalhau à gogo, la visite de la Quinta de Pacheca, les p'tits déjeuners de pastel de nata, on a absorbé beaucoup de graisse, beaucoup de pommes de terre à l'huile, des tas de poissons ou viandes, des choses frites et une myriade de flans et crèmes brûlées.

C'était malheureusement très bon. Et donc... il fut parfois difficile de prendre la rame après le dîner.  

Et il y avait nous: une équipe impeccable et sympathique de 16 femmes (Caroline, Cornelia, Denise, Dymphna, Helena, Emmanuelle, Hélène, Laura, Lauriane, Loyse, Lucia, Nasya, Renata, Silvia, Stéphanie, Yvette) et 5 hommes (Daman, Denis, Mike, Pascal, Roberto). Si Yvette avait managé les inscriptions, Lucia a géré l'hôtel à Porto et mené toutes les transactions pour le groupe dans son joli brésilien... si bien qu'on a par exemple mangé (encore!) bien loin du Porto touristique, d'excellents poissons grillés...

 Je ne vais pas allonger. Même s'il y aurait encore tant à raconter, comme la récupération d'un slip léopard oublié dans un hôtel: c'est Bernardo, un brin embarrassé qui a dû faire la description; ou la fuite d'une autre culotte devant le coffre du petit bus...  Ou les 6 verres de Porto, qu'une tablée de rameurs avaient laissés à moitié vides pour attaquer l'après-midi, certes l'estomac bien rempli mais l'esprit clair, avalés coup sur coup par un randonneur assoiffé (et qui, je crois, n'a pas ramé de bizingue); ou la jolie piscine de l'hôtel regardée de loin car il faisait froid; ou les cloques (terribles)! Ou les écluses (on a chanté)! Ou le tour en bateau-mouche dans le port de Porto que nous ont offert Mafalda et Bernardo pour qu'on ne soit pas trop déçus de notre arrivée manquée. On n'a pas été déçus, on était tout à fait comblés. Merci.


Loyse

  Vogalonga    Venise, du 17 au 19 mai 2024

Ce vendredi 17 mai, le réveil sonne avant le lever du jour pour une vingtaine de randonneurs courageux : c'est le départ pour Venise ! Quelques siestes et paquets de biscuits plus tard, le train dépose notre joyeux groupe sur les majestueuses rives du Canal Grande. Nous avons l'après-midi devant nous et Valentina en profite pour endosser le rôle de tour operator, direction de Palazzo Fortuny pour admirer les tissus de Mariano Fortuny.

Les choses sérieuses commencent samedi, où nous retrouvons notre remorque garée à Campalto, de l'autre côté de la Lagune. Depuis le bus qui nous y emmène, nous pouvons déjà voir la marée de bateaux qui commence à monter dans le port “officiel” de San Guiliano. Grâce à la légendaire diplomatie de nos organisateurs, nous avons le luxe de préparer nos bateaux un peu plus loin, dans une oasis ombragée rien que pour nous. Les décorations prennent forme petit-à-petit : une grande pièce d'échiquier, des flamants roses, des drapeaux suisses... Il y en a pour tous les goûts. Une seule équipe semble bien décidée à garder son jeu secret jusqu'au dernier moment et ne révèle que quelques indices au compte-gouttes.

Après une pause glaces (on ne perd quand même pas le nord !), nous mettons les bateaux à l'eau pour traverser la Lagune. Le calme de la traversée contraste avec l'approche de Cannaregio où les bateaux à moteur mettent un point d'honneur à nous mettre dans l'ambiance et à faire passer quelques vagues dans nos bateaux. L'entrée dans les canaux est accompagnée d'un frisson et d'un sentiment d'irréel pour celles et ceux d'entre nous qui se prêtent à cet exercice pour la première fois.

Une fois vaincus le délicat accostage des escaliers et les quelques marches un peu glissantes tout est prêt pour notre départ dimanche matin.

Aux aurores, après une nuit que les moustiques auront pris un malin plaisir à raccourcir, nous nous retrouvons pour un bon petit déjeuner avant de se mettre en route pour mettre les quatre bateaux à l'eau avec les équipages du jour : les échiquiers, dont le 6ème membre est un immense cavalier d'échecs, les suisses, les flamants roses et les rock'n'row. Les canaux débordent de bateaux de toutes les formes et de toutes les couleurs, de musique et d'exclamations dans toutes les langues. Avec une habilité remarquable, nos barreurs et barreuses nous font slalomer entre rames et pagaies pour nous emmener jusqu'au départ où nous rejoignons un véritable carnaval aquatique. Le stress qui précédait le départ est déjà remplacé par l'émerveillement de ce spectacle extraordinaire. Le coup de canon retentit et c'est parti pour la Vogalonga !

Le hasard a réuni sur la ligne du départ les flamants roses, les rock'n'row et les suisses, qui s'engagent ensemble avec une question commune : mais où est le bateau d'Yves ? Tout devant, pour éviter les bouchons, ou derrière nous pour profiter de l'ambiance ?

Dès le départ, difficile de se concentrer, entre les vagues, les dépassements et l'envie de regarder tout ce qui se passe autour! Mais guidé par un (léger?) esprit de compétition dopé par l'énergie de Denise à la barre, le bateau suisse a pris une longueur d'avance sur ses poursuivants. Nous nous retrouvons presque seuls pour la longue ligne droite qui sépare Burano et Murano, mais retrouvons quand même quelques équipages qui débarquent pour se restaurer sur les terrasses de Murano. Il y en a qui ne perdent pas le nord! Pour notre part, nous ne nous laissons pas déconcentrer par les bonnes odeurs de cuisine et poursuivons notre course direction Cannaregio, qui n'est déjà plus si loin. C'est un soleil de plomb qui nous a accompagnés sur cette dernière ligne droite avant d'aller glisser sur le Canal grande encore désert, si ce n'est des applaudissements et les acclamations des spectateurs déjà attablés sur les terrasses. Un dernier slalom un peu osé entre les hélices des vaporetti (il faut bien s'adapter au style vénitien!) nous emmène jusqu'à la lagune que nous traversons une dernière fois pour rejoindre notre oasis de Campalto.

Le festin qui nous attendait ce soir-là était à la hauteur de cette splendide Vogalonga qui restera gravée dans les mémoires et les cœurs ! Seule ombre au tableau : le restaurant a l'air de tanguer... Ou est-ce nous qui avons passé trop de temps sur l'eau ? Merci à Denise, Rolando et Lucia pour l'organisation, à nos équipages pour la bonne humeur et le coaching technique, et à la météo pour avoir retenu ses orages le temps de ce weekend ! On ne peut pas terminer ce récit sans remercier également les chemins de fer italiens, qui nous auront offert quelques sueurs froides un dernier sprint intense en gare de Milan.


Aline

  Le tour du lac à chaque étape    Le Léman, 23 septembre 2023

Avant

Préparer le tour du lac, c'est déjà une aventure en soi : l'équipe a beaucoup ramé au printemps et à l'été, et, nouveauté de l'année, s'est aussi lancée dans de folles sessions de " petits jeux " matinales, depuis le LSA mais aussi la Normandie, Venise, la Bretagne... Les tests yolette, la Bilac, l'excel de Jean-David, il en a fallu du temps et de l'énergie pour arriver à la semaine du tour, bien remplie, même avant le tour. Et là, plus les heures défilent, plus ça s'accélère.
Pour moi, ramer au tour du lac c'était aussi revenir à Lausanne. À peine sortie de ma journée de train jeudi soir, je me lance avec Marie à la conquête des éléments de la liste de courses. 35 farmers, 3L de coca, 15L d'eau et des centaines de grammes de fruits secs plus tard, nous sortons (sans les pompotes, oups !).
Vendredi, nous nous retrouvons au club à 9h : démontage du bateau, quête au matériel à travers tout le club, nous sommes prêts à partir à 11h, comme prévu ! À Genève, nous remontons Libellule et lui ajoutons des pare-vagues, un numéro, et... plein de nourriture scotchée à l'intérieur. Que ce soit dit, on ne mourra pas de faim.
Le soir, les organisateurs ne sont pas tranquilles face aux prévisions météo. Le Joran pourrait se lever le samedi vers 20h, et avec lui de bonnes vagues sur la côte française. Ils pensent modifier le parcours : ça sera Genève-Rivaz-Genève, 20km de moins que le tour classique, mais un bon 140km tout de même.

Après une nuit pas tout à fait reposante dans l'abri PC, nous revenons au bateau pour un embarquement à 6h40. Nous avons tout de même le temps de revenir à terre après avoir garé Libellule dans le port pour un dernier café... On sait ce qui nous attend et pourtant je suis assez stressée, de n'avoir pas assez bien dormi, de n'être pas assez entraînée. Oh well. Au moins, contrairement à l'année dernière, ce matin-là il ne pleut pas !


Natacha

Pendant : de Genève à Lausanne

À 8 heures précises, la sirène a retenti et nous sommes partis ! Les premiers 850m nous ont éloignés du club de la Société nautique de Genève (SNG) vers la ville de Genève. Avec un mini entraînement de virage pour Léman-sur-Mer, Marie nous a emmenés au coin de notre premier " waypoint " et nous sommes partis vers le grand lac Léman. Les deux premières heures à parcourir les 20km entre Genève et Nyon ont filé à toute allure. Nous avons trouvé un bon rythme de 22 coups par minute et nous nous y sommes tenus, en changeant de barreur toutes les 30 minutes pour donner un peu de repos à nos mains et à nos jambes. Malgré le repos physique, c'était en fait assez fatigant pour le barreur, car nous étions très occupés avec la navigation, les repas et le maintien du moral. C'est avec grand plaisir qu'à 55km (un peu moins de 6 heures), nous nous sommes approchés de notre ville natale, Lausanne, accueillis par notre équipe d'encouragement personnelle.


Annie

Pendant : de Lausanne à Lausanne

Après un peu plus de cinq heures de rames, ça y est : notre maison. L'arrivée à Lausanne me fait réfléchir au parcours déjà ramé et aux défis auxquels on a été confrontés. Malgré une très bonne préparation, le début de ce tour était dur pour moi. Je me sentais fatigué, et peu importe le nombre de " Farmers " que je mangeais, je me sentais peu en forme. Mon tour à la barre a beaucoup changé : j'ai pu enfin manger nos fabuleuses pâtes, et mon corps réagit mieux maintenant. Le seul inconvénient qui me reste est la position de la nage qui est très serrée, et un bateau concurrent qui nous suit de près.
Maintenant à Lausanne, le moral monte beaucoup grâce à nos spectateurs locaux du club. Cerise sur le gâteau, peu après, à la CGN, on se retrouve avec nos chers amis qui vont nous donner un peu de vent dans le dos pendent 30km (uniquement au niveau moral, comme vous le verrez bientôt). Merci Elena, Leonardo, Clara, Mathilde, et Elleke. C'est vrai, Marie et Elena ont produit un miracle, ma femme se retrouve à la barre d'un bateau d'aviron !! Pendant un bon moment, leur présence nous laisse oublier la fatigue et les petites douleurs ainsi que la compétition qui nous chasse. Et personnellement je trouve très précieux de créer ce souvenir avec ma femme. Par conséquent, on s'éloigne vite de la compétition et Rivaz s'approche à grands pas dans ces eaux connues.

On tourne le bateau à l'arrêt, et, le plus important, on est déjà à la moitié du tour. Mais pas de chance, l'eau devient noire et un vent sud-ouest se lève et on se trouve face au vent. On s'approche du bord au cas où, et je commence à me dire que ce serait dommage si notre tour s'arrêtait là. Mais encore une fois, les eaux connues nous apaisent, et bientôt on se retrouve au niveau de Lausanne sur un lac


Tom

Pendant : de Lausanne à Genève

L'orage qui agitait la surface lémanique à notre retour de Rivaz semble s'être calmé, ce qui permet au lac de devenir de plus en plus lisse. Le plaisir revient petit à petit : le lac commence à nous renvoyer le reflet de nos pelles sans déformation. Au revoir, les derniers bateaux qui nous ont tenu compagnie, c'était sympa de vous voir ! Nous continuons de ramer alors que le soleil s'apprête à tirer sa révérence, tout en couvrant le ciel de son invisible manteau aux couleurs des crépuscules de septembre. Magique ! La fatigue se fait de plus en plus sentir. Certains ne veulent plus que des compliments sur la rame : il n'est plus temps de se corriger. Morges, puis St-Prex arrivent. Enfin Rolle. Les quelques encouragements reçus depuis le ponton nous font plaisir et redonnent un peu d'énergie. Nous constatons que le jet d'eau est allumé au loin. Nous nous disons que nous pourrions arriver avant qu'il ne s'éteigne.
Lorsque la nuit s'établit, nous sommes déjà prêts : les survêtements sont en place, ainsi que les LEDs blanches sur le mât et cyalumes, ces barrettes lumineuses vertes et rouges, sur les rames de proue. Barrer demande de plus en plus de concentration car on ne voit pas très bien. Nous constatons à deux reprises que nous sommes du mauvais côté de poteaux rouges ! Au moins, nous avons évité le poteau lui-même...
Les kilomètres défilent.
Lentement, sûrement, inlassablement. Les nages successives décident d'augmenter la cadence sans mot dire. Mais tous se rendent comptent de cet état de fait, qui à la barre, en regardant le compte-coup placé à la nage, qui de par son ressenti, qui en comptant les coups (ça occupe le cerveau quand on rame longtemps...), qui encore en sentant la fatigue qui s'établit plus vite qu'auparavant.

Ceux qui regardent le compte-coups et ceux qui ont compté savent que la cadence est d'au moins vingt-quatre coups par minutes. Cette cadence restera jusqu'au bout.
Nyon (à dire très vite) passe à toute vitesse et Versoix approche. Nous naviguons presque uniquement au GPS à ce moment. Un grand voilier glissant tous feux éteints non loin de nous nous fait un peu peur, mais il ne croisera pas notre route. Ouf !
C'est le dernier tour de barre et la demie-heure de ligne droite qui traverse la rade en piquant sur la Société Nautique de Genève. Un coup de klaxon. C'est fait. Il est 22h03. Le jet d'eau se dresse encore fièrement.


Jean-David

Après
Un tour, ou un aller-retour. Et après ?
Une extraction nocturne plus ou moins acrobatique de ce bateau que l'on n'a plus quitté depuis si longtemps au point de faire au moins un peu corps avec lui, encore grisés par la dernière demi-heure et ses séries, qui coûtent au corps, mais sont magiques, car chacun donne toute l'énergie qui lui reste pour l'équipe. Douche chaude, massage, pâtes, et nuit dans l'abri de la protection civile, bercés par le doux ronronnement de rameuses et rameurs fatigués.
Démonter le bateau, faire l'inventaire des stocks en trop – pour ajuster l'an prochain (oui, oui, ça parle déjà de la prochaine édition) les quantités d'eau et de nourriture –, échanger avec les autres rameurs un peu, avec ses coéquipières et coéquipiers surtout.
Et le retour au club pour ranger le bateau et les rames dans le hangar, pour boucler la boucle, vraiment.
Cette année, boucler l'aventure, c'était partager ces instants en équipe, mais aussi avec celles et ceux qui nous ont accompagnés en chemin : sur l'eau, le jour J, par vagues, amples et douces – de celles qui portent et apaisent – de Vidy à Rivaz et de Rivaz à Préverenges ; lors de sorties en amont, baignés dans la lumière dorée du soleil qui se lève à travers un ruban de nuages ; au café le matin, pour discuter ; armés de briques de lait et balais en guise de poids pour les fameux " petits jeux " d'Adeline, à distance ; ici et là dans le club, pour parler préparation, longueur de rames ou choix de bateaux.
Boucler le tour, c'était aussi retrouver ces précieuses têtes connues, qui nous font nous sentir " à la maison " au club.

Car au final, c'est peut-être pour ça que certains d'entre nous tournons autour du lac ou partons à l'aventure : pour le plaisir de le partager à plusieurs et créer des souvenirs communs, qui deviennent ensuite de formidables histoires à (se re)raconter.
C'est peut-être même pour ça que certains d'entre nous ramons, plongeons nos rames d'un geste commun dans les eaux sombres du Léman, puis effleurons sa surface délicate pour voler d'un même élan, toujours un peu plus loin, ensemble. Peut-être bien. Pour moi, c'est le cas, je crois.
Merci aux incroyables membres de cette incroyable équipe – Annie, Jean-David, Natacha et Tom – et à celles et ceux, nombreux, qui nous ont accompagnés en chemin


Marie

  Bilac    Bienne, le 16 septembre 2023

Les équipages s'organisent dès juin pour ramer ensemble et se mettre dans une forme olympienne, avec rythme et motivation. Ah oui, mais il y a les vacances de chacun, les urgences de dernière minute au travail ! pas de soucis nous gardons notre enthousiasme. Chacun progresse de son côté et en équipe avec 2 belles sorties en yole de mer !

Lors du chargement des bateaux nous arrimons deux yolettes et un 4 fin sur la remorque du Rowing dans la cohue et la bonne humeur ; cette remorque déborde avec le bout du 8 calé entre 2 bateaux fins tout en haut ! Merci au Rowing Club pour le transport de nos 3 bateaux.

Départ au petit matin, la course débute à Saint-Blaise pour 26 km jusqu'à Bienne, nous perdons le nord en cherchant le point de départ et hop nous sommes déjà en vue du canal de la Thielle. La météo est souriante avec 3 gouttes d'eau au départ, température idéale sur joli plan d'eau pendant la course et soleil à l'arrivée pour la baignade.

Après l'effort, tous fraichement habillés de nos t-shirt orange fluo, nous partageons un repas convivial.

Le moment parfait pour échanger nos impressions sur cette magnifique journée.


Stefanie

  Traversée du Léman    Lausanne-Thonon, les 26 et 27 août 2023

Cher Éole, merci de nous avoir démontré que tu restes maître des éléments aériens.

Samedi, tu nous as incité à démontrer notre capacité à nous confronter à des vents capricieux, des vagues écumeuses, des changements de cap, voir notre bateau ballotté comme sur un carrousel.

Mais nous avons tenu le coup grâce à une équipe solide et complice.

Que tu as été aimable, cher Éole, lorsque dimanche, tu t'es apaisé et le Léman est devenu comme un miroir sur lequel nous avons glissé, presque sans un bruit.

Et la baignade avec vue sur le château de Vufflens fût des plus agréables.

Un mot encore, l'organisation, l'accueil à Thonon, la soirée et repas, que du bonheur.

À refaire, sans retenue.


Denise

  Descente de la Vltava    Tchéquie, du 17 au 24 juin 2023

Une sortie de groupe sportive et exploratoire mémorable dans les profondeurs de la campagne tchèque. Remonter la Vltava depuis Prague sur une distance d'environ 150 km en autocar, puis la redescendre à la rame sur plusieurs jours, au gré des écluses, sur une yolette ou un bateau fin, au sein d'équipages mixtes composés pour la journée, coachés avec passion, et avec la sérénissime Prague comme point final, tel a été le fil rouge de ce voyage.

Cette édition 2023 a été organisée et menée affectueusement, efficacement, et parfois courageusement, par la famille Libal (Renata et son père), Denise, Jean-Pierre, et Olivier. Chaque journée a conjugué culture, nature, sport, loisir, variété culinaire, et lien social. Les synergies sociales entre nos deux clubs pendant et après cette aventure, ainsi que tous les souvenirs imagés, témoignent de la réussite du projet.

La Tchéquie est une contrée fort intéressante à découvrir, le roi Charles ayant semé et influencé d'innombrables œuvres architecturales à travers son empire. C'est également un théâtre artisanal et artistique inspirant.

Des remerciements sincères pour l'organisation qui a su nous enrichir en nous présentant au fil des jours les meilleurs côtés de la Tchéquie, tout en nous guidant à bon port.



Avec encore un clin d'œil au photographe Cudlin, et aux deux journalistes qui nous accompagnés sur quelques longueurs.


Olivier von Dach

  Vogalonga    Venise, du 26 au 28 mai 2023

Une nouvelle recrue à la Voga

Nous étions 18 à partir au petit matin de vendredi 26 mai: 15 rameurs, les aficionados de la Voga plus quelques novices un peu dépaysés, un chauffeur chevronné, une belle amoureuse et une photographe passionnée. Notre destination: Venise et sa lagune. Notre objectif: ramer les 30 et plus km de cette course mythique qu'est la Vogalonga.
Le trajet en train fut long et marqué par quelques ronflements, mais une fois arrivés à Venise pas trop le temps de se poser car le programme du weekend était bien chargé !
Le samedi départ vers la Marina di Campalto où nos chauffeurs ont déposé la remorque la veille. Nous préparons les bateaux au combat pour qu'ils soient prêts pour la course le lendemain. La traversée de la Marina jusqu'à Venise, où nous déposons les bateaux dans un endroit tranquille, se passe sans trop de soucis, si ce n'est que pour des poissons aux instincts suicidaires qui sautent dans nos yolettes !

Après les intenses préparations du samedi, le dimanche matin de bonne heure nos trois équipes sont déguisées et prêtes au départ: il y a nous, los Muertos avec nos têtes de mort si colorées qu'on se croirait à une fête mexicaine, les Peintres guidés par notre président avec des chapeaux en paille style décontracté et les Flamands rose fiers sur un seul pied (pour l'anecdote il faudra demander à Rolando ou Gaël).
Sur la ligne du départ entre San Marco et la Dogana l'atmosphère et irréelle, on a l'impression d'être à un bal masqué sur l'eau. On entend le boum boum des tambours des Dragon-boats, on saisit de loin les paroles des chansons vénitiennes venant des Caroline et des Pupparini et les kayaks et les canoës nous coupent la route de partout. La marée de bateaux colorés qui nous entoure attend frémissante le signal du départ, mais où est-donc le célèbre coup de canon ? L'ont-ils oublié ?! Nous n'avons pas le temps de réfléchir, car la marée s'élance vers la lagune: fini le Moto Ondoso, c'est le temps de la Voga!
Nous partons pleins d'enthousiasme et d'énergie, notre barreuse est super concentrée et nous forçons le passage en dépassant un bateau après l'autre. Le profil de la Serenissima se fait toujours plus petit à l'horizon, jusqu'à disparaitre complètement. On tape les trames, on crie, on avance car nous ne voulons surtout pas rester en arrière. Mais la lagune paraît interminable, la chaleur assomme et il y en a qui se disent qu'une petite sieste s'imposerait...mais non, pas question! Il y a encore des km à pousser!
Et quand on pense qu'on ne va jamais y arriver voilà enfin Burano qui se profile à l'horizon avec ses maisons basses aux couleurs pastel. Nous reprenons courage et malgré un tolet cassé nous continuons à avancer avec fierté et sans même s'en rendre compte nous sommes déjà à Murano avec ses célèbres fabriques de vitres et les cheminées en brique qui transpercent le ciel.

Entre Murano à Venise, il nous semble que nous ne ramons qu'un instant. Nous nous glissons dans Cannaregio avant que la foule de bateaux que nous avons dépassés vienne embouteiller l'entrée et nous commençons la remontée vers Canal Grande. Les gens nous applaudissent depuis les Fondamenta et nous sommes éblouis par la beauté et l'élégance de l'architecture. Mais il faut rester concentrés car nous ne sommes pas les seuls à ramer et le passage est étroit.
L'émotion augmente à chaque coup de rame. Lorsqu'enfin nous glissons sous le Pont de Rialto chargé de curieux qui nous encouragent à continuer, nous savons que la ligne d'arrivée approche. Mais où sont donc les autres équipages ? Les Flamands franchissent la ligne d'arrivée juste avant nous, les deux yolettes de l'UNIL en tenue de cycliste et Stabilo Pen nous précèdent de quelques minutes. Et les Peintres ? Où sont-ils les Peintres ?!
Des témoins nous disent qu'ils sont entrés dans Canarregio parmi les premiers. Ils avaient tellement d'avance que quand ils sont arrivés à Canal Grande, la barreuse prenait des photos à la place de s'inquiéter des autres bateaux ! Mais il ne faut pas trop les flatter, car si le tolet ne s'était pas cassé, nous les aurions bien sûr dépassés ! La revanche devra attendre l'année prochaine...

Un grand merci à notre ComRando et en particulier à Denise et Lucia pour l'organisation, à Rolando pour les excellentes adresses de resto, à nos camarades de l'UNIL pour avoir trouvé un endroit paisible et verdoyant pour le rangement et la mise à l'eau des bateaux, à Jacqueline pour le magnifique reportage photographique et à Valentina pour être venue à cause de moi.


Laura

  Vogalonga    Venise, du 26 au 28 mai 2023

Vogalonga “Tryptique vénitien"

Grande première édition pour certains, 10e répétition pour d'autres, la cuvée 2023 de la mythique Vogalonga a été peinte aux couleurs joyeuses de l'équipe des peintres du dimanche qui l'ont voguée ensemble cette année.
Comme toute toile de maître, le tableau a commencé par une toile blanche, tendue sur son châssis : la constitution des équipes qui auraient le plaisir d'effleurer de leurs pinceaux les eaux de la Sérénissime.
Un équipage un peu " cubiste " rassemblant des éléments de forme et de taille très hétérogènes. Quelque 40cm de différence de taille entre la plus petite et le plus grand, des muscles placés un peu différemment (QUE DU MUSCLE on vous dit !) et des printemps couvrant 2 voire 3 décennies d'un bout à l'autre du bateau. Le défi était de taille, mais l'enthousiasme, la motivation et l'énergie des peintres étaient au rendez-vous. 

Premier volet du Tryptique Vogalongien
Première couche de fond appliquée sur la toile : premier entraînement commun qui a soudé l'équipe sous un clair de lune magnifique. Les conseils de notre Maestro Romain distillés avec intelligence, modération et gentillesse ont fait merveille. Comme quoi en peinture comme en aviron, mieux vaut quelques touches de couleur appliquées au bon moment d'un pinceau délicat que des grands barbouillages répétés et dont les teintes finissent par se mélanger en un ton indéfinissable.
Petit à petit le tableau se dessine, et grâce au talent d'Yvette, le bateau et les peintres sont revêtus de leur plus belle palette, digne des Bellini, Carpaccio et Vivarini.
Restait à le terminer sur les lieux qui ont inspiré sa création...Venise. Un voyage fait pour les uns en trains et pour les autres en minibus, remorquant les bateaux et profitant au passage des délices des stations-service italiennes (Ah le premier café italien et le délicieux pannino dégustés au premier arrêt...un grand moment de plaisir gourmand). Un grand lavage de pare-brise plus tard (merci Eric ce pare-brise n'a certainement jamais été nettoyé avec autant de soin et d'amour..), quelques embouteillages usuels et nous voilà arrivés près du lieu de dépose des bateaux.
En théorie rien de plus simple : annoncer notre arrivée, retrouver une partie de l'équipe sur place, déposer la remorque et partir prendre le premier Spritz du séjour à Venise.
En réalité : une arrivée un peu acrobatique, et au risque de froisser les lecteurs assidus de l'évangile de Matthieu 19 :26 :  il est plus facile de faire passer un chameau par le trou d'une aiguille qu'une remorque dans l'entrée du Royaume de la Marina.
Faire passer un minibus d'environ 5m de long attelé à une remorque chargée de yolettes d'environ 20m de long sur 4mètres de large sur un chemin carrossable pour une seule voiture, avec un virage à angle droit, en se basant sur les signes et les indications simultanées de plusieurs aides pleins de bonne volonté mais dont les conseils se croisent (en plus d'arriver à savoir si le geste frénétique de la main du monsieur qui vient en face est une indication de distance ou juste un énervement croissant ?) un exploit maîtrisé de main de maître par Eric. Tout finit par arriver et une fois la remorque installée les occupant.es du minibus rejoignent enfin le reste de la troupe pour notre traditionnel repas très vénitien du vendredi soir. Avis aux néophytes....en parlant de couleur, mieux vaut éviter de tenter le sourire éclatant après une bouchée de risotto à l'encre de seiche, sous peine de voir son interlocuteur.trice pâlir d'un seul coup, ou au contraire rougir pour retenir le fou rire qui le.la gagne... 

Deuxième volet du Tryptique Vogalongien :
Samedi matin, il est temps d'aller déballer la toile-yolette, de lui apprêter les dernières touches et de l'amener à son lieu d'accrochage pour le grand vernissage du dimanche !
Tandis que les équipages s'affairent au montage, à la décoration et à l'installation des dispositifs de sécurité des bateaux, les moustiques alentours se régalent de ces peaux nouvelles à piquer sans modération ! quelques piqûres plus tard, les bateaux sont mis à l'eau pour rejoindre Venise et passer une nuit à la belle étoile en attendant le lendemain. Un petit tour sur la lagune, le temps de voir un éclair argenté traverser le ciel et atterrir aux pieds d'Yvette...un poisson de taille respectable enthousiasmé par les couleurs du tableau et qui devait avoir envie d'y figurer.
Sans être spécialiste d'ichtyologie on peut aussi juste se dire qu'il s'agissait d'un malentendu...et que le poisson en question a été leurré par les rubans de couleur flottant à la proue et à la poupe du bateau. Sauvé par l'écope d'Yvette, le digne représentant de la faune locale jura mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus.
Arrivés au " campement de nuit ", premier grand défi musculaire : sortir les bateaux de l'eau et les hisser avec forces conseils et vociférations diverses vers le mur au pied duquel ils passeront la nuit. Manœuvre habituelle qui, pour éviter la monotonie s'agrémente cette année de 3 déménagements successifs. Finalement les embarcations bien rangées, les rames vaguement dissimulées derrière pour éviter de devoir affronter la course à main nues...pas pratique en yolette, les équipes se dispersent pour profiter des cicchetti les petites bouchées accompagnant l'apéritif symbolique de Venise : le Spritz dont les origines remontent au XIXe siècle, alors que Venise sous la domination des Habsbourg est envahie par des soldats autrichiens (et pas par des hordes de touristes américains, allemands ou asiatiques), qui, trouvant les vins italiens trop forts, demandent aux tenanciers " d'asperger- spritzen en teuton " les vins avec de l'eau.L'apéritif terminé, les équipes se retrouvent pour un repas aussi succulent et amicalement festif que le premier, et les artistes peintres se retirent dans leurs quartiers respectifs pour prendre des forces avant la touche finale, la présentation de l'œuvre aux amateurs massés sur les rives des canaux et rivages vénitiens.

Troisième volet du tryptique Vogalongien
Dès potron-minet l'équipage de la nouvelle école vongalongienne (si si ça existe) se retrouvent autour de l'embarcation avec laquelle ils signeront tout à l'heure une performance artistique unique...en tous cas pour eux.
Avant de pouvoir glisser sur les flots vénitiens, il faut mettre les esquifs à l'eau et ils ne sont pas frêles...surtout en manoeuvrant sur des escaliers glissants (gluants...) et escarpés qui rendent la mise à l'eau d'autant plus hasardeuse, et en se retrouvant les derniers à mettre la yolette à l'eau sous le prétexte quelque peu fallacieux de la présence de nos équipiers masculins à forte carrure, Olivier et Romain. Mais on n'arrête pas l'élan des artistes qui, aidé de la belle Vania, muse de notre chef de nage et d'Eric, fidèle compagnon d'Yvette se lancent avec jubilation à l'assaut des flots...très verts du grand canal. (non ce n'était pas un hommage à notre entreprise artistique mais juste de la fluorescéine deversée dans l'eau...pour une raison encore méconnue).Traversant le bassin de St-Marc couvert d'embarcations bigarrées, allant du paddle à 8 aux caorline.

Sandolo, Batela, et autres Scopîoni pour aller se placer stratégiquement au début de la course, histoire d'éviter d'emmêler nos pinceaux dans ceux des voisins,  nous prenons un départ orchestré de main de maître par Yvette emmenés avec puissance et fluidité par notre chef de nage Romain, suivi d'Olivier, Véronique et l'auteure de ces lignes.
Quelques kayaks, dragon boats et autres engins humainement motorisés plus tard, nous voici à l'entrée de la 2e île. Non, ce n'est pas déjà Murano...nous sommes encore au premier tiers de la course, mais au vu du peu d'embarcations qui nous entourent nous sommes soit très sur l'avant de la course., soit perdus...(heureusement c'est la première solution qui s'avère la bonne). Nous continuons sur notre lancée et voici que se dessine Burano, l'île de la dentelle et des petites maisons colorées, tout à fait dans le thème de notre tableau vivant glissant sur les flots. Premier changement de barreuse. Véro prend la place d'Yvette et le reste de l'équipe en profite pour faire une petite pause bienvenue.
L'entrain est tel que très vite nous nous remettons au travail et continuons à dessiner notre parcours sur les canaux des deux îles les plus connues de la lagune, stimulés par les encouragements de notre barreuse qui prévient le coup de mou habituel sur la longue distance un peu monotone qui sépare Burano de Murano. Bel effort de la part de Véronique grâce à laquelle la cadence et la vigueur des coups de pinceaux ne faiblit pas, et nous abordons l'île des verriers célèbres par leur travail exceptionnel et aux secrets de fabrication soigneusement gardés. (un léger doute sur le maintien de cette tradition du secret au vu des innombrables boutiques tenues par de dignes représentant.es de l'Empire du soleil levant dans chaque ruelle vénitienne).  
Nous voilà bientôt au dernier tiers de la course et déjà au loin la Reine de l'Adriatique nous attend, comme d'ailleurs les quelques bateaux motorisés qui naviguent alentours et qui nous font cadeau de quelques paquets de mer évités (mais pas tous) avec habileté par Véronique.
Arriver à l'entrée du Canareggio sans se retrouver pris dans un mikado géant de bateaux enchevêtrés et d'équipages vociférants tient du miracle et c'est bien ce que nous vivons ce jour-là en entrant dans la Cité des Ponts, glissant aisément sous quelques-uns des 438 ponts que compte la Sérénissime.
Oh combien de marins, combien de capitaines qui sont partis joyeux pour une course mythique, dans cette belle cité, heureux et réjouis en sont revenus ! Combien ont vécu cette heureuse fortune ! (Monsieur Victor Hugo sera indulgent je l'espère).
Voler quasiment sur le Canareggio, passer sous le pont du Rialto, et avoir le Canal Grande presque rien que pour nous, un moment exceptionnel, et une première pour l'auteure de ces lignes qui en est pourtant à sa dixième édition.
Tableau vivant coloré et souriant, les peintres en action sourient de tellement de dents que les spectateurs et spectatrices qui les acclament sur les bords en sont éblouis...et à ces couleurs du bonheur s'ajoute celle du Canal Grande, toujours aussi vert...(et toujours pour la même raison)

Encadrement du Tryptique Vogalongien
Si " Les gens heureux n'ont pas d'histoire " comme l'écrit Léon Tolstoi dans son roman " Anna Karénine ", eh bien les équipages heureux en ont, et elle est douce à raconter autant que le retour sur la Marina de Mestre mené à la barre par Olivier - qui a remplacé Véronique en quittant Venise - se passe en douceur et avec précaution, sur les eaux de la lagune...dont le fond est si proche qu'on le voit sous nos pinceaux...pas de poissons et de coraux multicolores, mais un envol de flamands roses dont la présence nous surprend... les alentours de Venise ont donc bien encore un reste de nature à préserver (hormis les moustiques et les poissons volants).
Arrivés en vue de la Marina, un dernier défi d'équilibre...accoster au bord d'un ponton très flottant et tout aussi instable, contraignant certain.es d'entre nous (dont l'auteure de ces lignes) à une arrivée très peu digne, vaguement rampante et à 4 pattes pour sortir de la yolette et finalement retrouver une sorte de station debout légèrement anguleuse, (merci les lombaires et ma côte fêlée, je vous avais oubliés dans la joie de la course).
Les moustiques sont heureux de nous retrouver, tout comme nos co-équipiers-ères dont les nefs pointent à l'horizon. Tous unis dans le dernier effort : sortir les rameurs.ses de leur bateau respectif, sortir les bateaux de l'eau, les démonter et les ranger sagement sur la remorque en attendant le départ du lendemain.
Un dernier repas, délicieux et convivial et les valeureux.ses équipiers.ères prennent un repos bien mérité, rêvant peut-être de vagues et de mikado géant sur les canaux vénitiens.

Transport final du Tryptique Vogalongien
 L'aventure vénitienne se termine comme elle a commencé, dans la joie et la bonne humeur. Les bateaux solidement arrimés sur la remorque, la sortie de la Marina toujours aussi acrobatique mais désormais tout à fait maîtrisée et connue par notre chauffeur et nous voilà en route pour ramener bateaux, minibus et passagers.ères à bon port.
Si le trajet italien se passe sans histoire, et presque sans bouchons, la montée côté italien vers le tunnel du Grand St-Bernard nous offre une belle diversion, lorsque pris dans un bouchon solidement immobile, les occupant.es du minibus sortent et s'offrent quelques pas de danse sous les yeux amusés et un peu incrédules des automobilistes alentour. Eh oui on a une âme d'artiste ou on ne l'a pas que voulez-vous !
Et nous voilà enfin arrivés à la fin de cette belle aventure picturale, avironnesque, amicale et qui laissera de beaux souvenirs dans les cœurs, (et pour certains dans la partie sud de leur anatomie).
Un immense merci à Denise, Lucia, Rolando et à celles et ceux qui ont œuvré avec diligence à l'organisation de cette belle édition, et à Romain, Olivier, Yvette, Véronique sans oublier Eric et Vania qui ont fait de ces journées des moments inoubliables.


Massouma

  Randonnée à Lyon    Lyon, le 1er mai 2023

Nous partîmes les cinq, mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois-cent en arrivant au port.
Tant, à nous voir ramer avec un tel bordage,
Les plus frigorifiés reprenaient leur courage...

Nous frissonnons ensemble aussitôt qu'arrivés
Sortant de la Yolette remplie et trempée
Le reste des rameurs arrivés plus à l'heure
Affamés et cherchant le repas avant l'heure
Se presse sous la tente et avec appétit
Se bouscule à table, s'assied parle et rit.
A chaque table les équipes font toutes de même
Et se tenant groupées, montrent un visage amène.

Notre équipe arrivant, tous trempés et à bout
Commence par se rassembler et reste debout
Cherchant partout dans les recoins de sa mémoire
La cause, la raison, le pourquoi des déboires
La tasse dans le Rhône bue jusqu'à la lie
Calice peu savoureux qui de nous a bien ri

Pour toute explication, pas de juste raison
Une manoeuvre usuelle qui part en déraison
Et nous voilà ainsi trempés et refroidis
Mais pleins de courage, téméraires et si hardis
Remontant illico dans notre frêle esquif
Nous reprîmes la course, motivés et hâtifs
Décidant d'une seule voix, et aussid'un seul corps
De courser avec force ceux qui rentraient au port

Partis parmi la flotte en tête de la course
Nous fîmes alors appel à toutes nos ressources
Et c'est avec au coeur une immense fierté
Que nous arrivâmes au port,non pas les derniers !

Déposant les rames, le bateau et les portants
La randonnée cessa, faute de navigants.


Silvia, Katarzyna, Stéphanie, Roberto, Massouma (Merci au passage à M. Pierre Corneille qui, nous l'espérons ne nous lancera pas d'anathème pour ce petit emprunt de la tirade du “Cid”)

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