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  Dans les coulisses de Léman-sur-mer: chronologie d'une organisation    Novembre 2024

6 mois avant la régate

 Mardi 2 avril 18h30, dans la cuisine du club, première séance pour préparer l'édition 2024. Il y a les habitué-e-s, Fanny, Gundula, Lauriane, Sofia, Romain, Natacha en visio depuis Lorient en Bretagne, tout près des vagues, et un nouveau, Simon, hameçonné lors d'une sortie rando. Nouveau au club, il a déjà participé à la régate : un candidat idéal. Durant l'hiver, Léman-sur-mer hiberne, mais comme en mer, il y a toujours des vagues de fond, tranquilles et créatives. Les courses ont trouvé leur nom dans le froid de l'hiver après recherche méthodique de Sofia et sondage. Ce sera " Léman " bien sûr : lamentin, écrevisse, manchot, anchois et narval, sic !. Le règlement a été révisé. L'idée des chaussettes a déjà germé pour les goodies – elles attendaient l'affiche pour trouver leur couleur. Un tableau de suivi des tâches, tantôt apaisant, tantôt agaçant, a pris forme. Ça discute déjà menu de la buvette, demande d'autorisation à la Ville (le fameux formulaire " Pocama "), Fanny nous informe qu'une bâche " poulpe ", l'affiche de l'an dernier, a été vendue à une promeneuse qui l'avait aperçue sur le club. Après un hiver gris et agité par les vagues, en cette chouette compagnie, le soleil sera-t-il au rendez-vous ?

Marie

6 semaines avant la régate

Les vacances d'été passent vite, l'intensité de l'organisation monte et certains membres du comité d'organisation partent encore en vacances (par exemple moi-même).
Mais grâce à l'expérience des années passées on sait ce qu'il faut faire, et on s'organise pour donner du support même à distance: on ouvre les inscriptions sur le site – qui implique d'avoir toutes les catégories de courses dans " Regasoft " (un logiciel pas si facile à utiliser – Sofia se donne à fond), il faut mettre à jour notre site web (Simon s'en charge), et publier les informations (Marie contacte tous les clubs suisses et certains clubs français, espagnols, italiens).
Fanny est en train de négocier avec les fournisseurs de bateaux le nombre de coques qu'ils peuvent amener. Avec la société de sauvetage, il faut trouver une date pour un vrai exercice de sauvetage (pour leur apprendre que les portants sont fragiles), et où est-il encore possible de coller des affiches de la régate pour faire la pub? Romain organise des balises, une première pour Léman-sur-mer.
Il y a des goodies à commander pour qu'on soit sûr de les avoir avant la régate (Sofia et Marie). Lauriane suit nos comptes: pourquoi les sponsors n'ont-ils pas encore payé? Allez, on les rappelle (et ça marche très bien). Natacha et Gundula organisent une tombola au repas du club pour aider à financer la régate, et ça marche aussi très bien. Et Gundula s'inquiète du nombre de bénévoles: il faut encore du monde. On essaie un code QR affiché partout au club (et ça marche très bien).

Gundula

6 jours avant la régate

Six jours avant la régate, c'est sortie course d'école, ou en tout cas cela y ressemble bien ! Et que fait un comité d'organisation de régate d'aviron de mer en excursion? Il rame!
Nous voilà donc toutes à Ouchy, à bord du bateau-navette CGN en direction d'Evian, par heure matinale et sans café (pas de service à bord le dimanche), pour faire traverser une yole et un double de mer depuis Thonon.
En attendant le départ du bateau (et Marie :)), on commente les différentes stratégies vestimentaires et volumes des contenants en conséquence : des plus minimalistes ou organisées (une seule tenue, le change a été laissé au LSA la veille; " ça fait ça de moins à pousser sur le bateau ") aux plus prévoyantes ou moins organisées (le rechange au cas où on arrive mouillées, une couche supplémentaire s'il fait froid, on sait jamais; " il y a la place pour tout attacher sur le bateau, non ? "), on reconnait les habituées des traversées!
À Evian, Claude, qui nous prête les bateaux et sera le chef de course de la régate samedi, nous fait une bonne surprise en venant nous chercher en bus. Arrivée au club, salutations (de longues amitiés et vieilles histoires de rame existent entre les deux clubs), café (son absence sur la navette se fait sentir), changement de tenue (pour les moins organisées) et commencent les opérations de mise à l'eau.
Marie, Fanny, Simon, Gundula et Lauriane s'installent dans la yole; Mathilde et moi sur le double. On voit Lausanne de l'autre côté, à 17km. Le lac est calme, peu de bateaux en vue, le cap sera facile à tenir. C'est mon baptême de traversée du lac, la première fois que je rame aussi loin de la rive. L'expérience a un air certain d'aventure !

Une première étape de 40 minutes, en longeant la rive avant de pointer sur Lausanne. Pause rapide et deuxième étape de 40 minutes avec changement de barreuse. Le double suit la yole. Moment d'hésitation lorsque nous la voyons virer largement, presque en demi-tour. Aurions-nous oublié un indispensable à Thonon ? Aux exclamations de Lauriane et éclats de rire de l'équipe, nous comprenons que la barre est capricieuse et que la barreuse s'est fait surprendre ! Barre apprivoisée et 40 minutes plus tard nous sommes au large de notre baie. Nous aurons eu quelques (petites) vagues à surfer et le soleil sera sorti en arrivant en Suisse. Derniers moments de calme et détente pour le comité avant l'intense semaine qui les attend!

Sofia

Six heures avant la régate  

Rendez-vous à 8h30 à Aligro avec Marie et Lauriane. Pas tout à fait six heures avant la régate, mais disons, six heures avant le début d'une mise en mouvement certaine : les bénévoles qui viennent nous aider à préparer le club et descendre les premiers bateaux, les rameur·ses qui viennent s'entraîner.
Marie nous a bidouillé une liste des courses longue comme le bras, après avoir parlementé avec Arnaud (pour les burgers), Yves (pour les pâtes), Magda et Loyse (pour les bénévoles), Silvia (pour le repas des arbitres), ajouté les courses de la buvette et de l'apéro. C'est le 4e remaniement de la liste qu'on ressort tous les ans des tréfonds du drive pour la remettre au goût du jour. Marie a retrié le tout par rayons du magasin, s'il vous plaît. Donc on est là, un peu crevées elle et moi parce que la veille on a cuisiné un curry pour nos 25 invité·es du vendredi soir et du tiramisu, parce qu'au LSA on sait accueillir ! Lauriane nous attend, et ça fait plaisir de la voir enfin en vrai, après toutes nos séances sur Zoom.
On commence à être rôdées à l'exercice : on a chacune notre chariot de compète, on sait direct à l'entrée qu'il faut passer chercher les salées au sucre, ou les sucrées à la crème, ou les salées à la crème, je sais jamais comment on appelle ces tartes que tout le monde aime consommer à l'apéro. On enchaîne avec la vaisselle, on trouve même des sachets à burger comme Arnaud les attend. Et puis c'est la descente dans le labyrinthe : on court chacune chercher des fruits et des légumes, chacune sa mission, on coche ce qu'on récupère au fur et à mesure. Le fromage ensuite, les produits laitiers, puis on s'enfonce dans les profondeurs d'Aligro : les boissons, les biscuits.
Là, on commence à être sérieusement chargées : les chariots sont de moins en moins maniables, et on fatigue. Mais il faut encore passer au rayon viande, pizzas pour le midi même, et me voilà à baigner dans des odeurs de bidoche (ça ne m'arrive pas souvent !). On remonte à la surface et on gagne quelques degrés, le temps de trouver les conserves, les épices, les pâtes, le riz. La sauce tartare, en pot en verre ou en plastique? Le riz, long ou basmati? Les tomates, en pot de 3 kg ou 1 kg? Un rapide aller-retour en bas pour récupérer un bac de glace à la vanille. Et on se dirige vers la sortie après un long passage en caisse. Dans les caisses, justement, c'est presque trop serré : la prochaine fois, on prendra le camion du club. Un petit Tetris pour tout ranger et, chargées de victuailles, on file enfin vers le LSA.

Natacha 

6 minutes avant le premier départ

Le cerveau des organisateurs-ices ressemble à une essoreuse à salade : oui Claude [chef de course], la bouée de départ côté berge a un petit peu bougé – toutes les coques sont bien arrivées, même du Portugal –  les écrans de Swissrowvideo n'ont pas l'air de fonctionner – Pat la super commentatrice est bien en place sur son balcon – Sofia derrière son écran pour Crewtimer – Marie partout pour la comm – pourvu que les trois boules du start descendent sur leur filin – si le klaxon du départ ne marche pas, on aura toujours le pouêt des supporters du LHC acheté hier, ou la corne de brume proposée par Luc [pilote de bateau à moteur] – tous les bénévoles du LSA s'affairent pour que la journée soit belle, c'est fantastique, cette ruche – Régis [président du jury], est-ce que tous les équipages ont émargé et pris leur balise ? – on voit l'antenne de l'EPFL où Simon a grimpé pour nous donner une bonne connexion Internet – ciel que ce lac est plat – quel est le canal de la radio utilisé par les sauveteurs et les arbitres ? – Florent [responsable de la sécurité] et son calme olympien – les sourires des junior-es – c'est parti pour les hamburgers – j'aurais dû mettre mes chaussettes jaunes – que font ces trois bateaux de pêcheurs dans le champ de courses ? – allez, c'est parti... Que vive Léman-sur-mer 2024 !

Fanny

En tournant la 6e bouée

À la sixième bouée, on a déjà fait un bon bout du parcours mais il faut encore tout retraverser dans l'autre sens.  
Au loin, la CGN nous dit bonjour : deux coups de klaxon qui résonnent sur le lac. Romain nous imprime une cadence comme je n'en ai pas fait depuis longtemps, les cuisses ont chauffé dès le départ pour ne pas laisser partir les quatre masculins... On a été là-bas, tout là-bas vers la Jetée de la Compagnie, virer une bouée, puis deux, puis trois, on est revenus slalomer entre les deux frites du départ et nous voilà à la sixième : la rouge, la plus à l'Ouest. Après celle-là, on remet le cap vers la Jetée, puis vers le club. Marie à la barre m'avait manqué : elle n'a pas lâché le micro, ça fait un quart d'heure qu'elle n'arrête pas de nous parler, de nous remotiver, c'est incroyable ce qu'on peut pousser quand on pousse pour les copains. Romain à la nage, constant, dynamique, c'est un régal ; Jane juste derrière, solide, longue, je ne lâche pas des yeux ses épaules ; et derrière moi Fanny, c'est souvent Fanny à la pointe avant, ça me rassure de la savoir là, elle aussi, elle m'a manqué ! On a presque un bateau comité et malgré toute la fatigue, je dois dire qu'on en a dans les jambes.
 On a déjà fait un bon bout du parcours mais il faut encore tout retraverser dans l'autre sens (bis).  

Cette fois-ci, c'est moi qui impose ma cadence à Brigitte, ma co-rameuse spécialement venue du CNL, c'est-à-dire le Centre nautique de Lorient. Brigitte est soleuroise, mais elle est aussi lorientaise. J'ai changé mon body du LSA et on utilise les rames de Soleure : je passe par toutes les couleurs aujourd'hui. Je suis sortie de la yole précédente les joues en feu, et les cuisses encore pire. Bizarrement, pour cette deuxième course, je ne suis pas à court d'énergie : je me sens juste très, très échauffée. Le départ a été moins réussi, on a mis du temps à trouver le rythme qui nous va. Mais on avance, on sent la glisse d'un beau bateau, même si avec Brigitte, on est habituées à plus de vagues ! Nos derniers entraînements, c'était entre Port-Louis et Larmor, des vagues dans tous les sens, un retour au CNL contre la marée et le vent, on en a mis du temps pour remonter le port de pêche. Alors là, on trouve un autre plaisir, celui d'une glisse un peu plus régulière. La sixième bouée, on la sent passer : je tente une relance, on fatigue un peu. Mais on ne lâche rien : il faut bien faire honneur à la Bretagne à Lausanne !

Natacha

6 heures après la régate

La nuit est déjà arrivée depuis quelques heures, les médailles ont toutes été distribuées sous la tente qui nous a abrités de la pluie et les rameuses et rameurs ont quitté le club depuis bien longtemps, chaussettes jaunes à leurs pieds et jambes, plus lourdes que le matin. Le premier bilan peut donc commencer à se dresser autour de la table du clubhouse avec les derniers aficionados de la rame, un verre à la main et grignotant les quelques cacahuètes restantes de l'apéro. Une chose est sûre, nous sommes contents du succès de notre journée : pas de casse, ni de blessés, des participantes et participants heureux et un club qui retrouve peu à peu son calme habituel du samedi soir. Appuyé sur une chaise haute du bar, je profite de respirer un peu et je me demande pourquoi je suis fatigué : est-ce pour les deux courses enchaînées sur une heure ou le tumulte de la préparation et les milliers de pas faits autour du périmètre du club ? Je me dis avec un sourire en coin que c'est aussi pour cela que j'aime me donner pour ce club, que ce soit dans le bateau ou sur le ponton ; la satisfaction d'avoir pu partager une passion vaut bien cette fatigue. Ce moment d'absence, à prendre un peu de temps pour moi et de recul sur cette journée, me fait réaliser que cette édition 2024 restera un beau souvenir dans ma tête. Six heures après la régate, il est peut-être temps de rentrer et de profiter d'une bonne nuit de sommeil bien méritée.

Romain

 

Le comité d'organisation de Léman-sur-mer
Fanny, Simon, Lauriane, Gundula, Romain, Marie, Sofia & Natacha

  Ils ont gagné le gros lot    Novembre 2024

Au repas du club, la tombola a eu un beau succès. Parmi les gagnants, Rolando (d'ailleurs deux fois chanceux) a reçu comme prix une invitation à partager l'apéro avec Mike sur son voilier. Il s'est précipité avant l'hiver... pour vivre une "parenthèse enchantée", comme Ilona (de la partie elle aussi) a qualifié l'événement.

Très impressionné par la dextérité de Mike qui sort et entre son bateau dans sa place de parcage sans heurter ses voisins rangés à quelques centimètres, Rolando a pu s'initier à la barre d'un voilier, un peu dérangé quand même par la visibilité tronquée: "Tu ne vois que la moitié du monde! T'as intérêt à connaître les horaires de la CGN..." Il a trouvé peu évident de sentir "comment prendre les thermiques, avec ces voiles qui soudain font pfrrr", à moins que ce soit bwrrfff, et "t'avances plus". Mais ils ont eu de la chance, le vent poussait bien. Jusqu'à Cully ils ont vogué, "en rigolant tout le temps", tout en éclusant une bouteille de champagne, dégustant chips, viande séchée et p'tits gâteaux: "Avec Mike, on se sentait dans un bateau VIP, il est un maître en convivialité!" Sûrs d'avoir gagné le plus gros lot de la tombola, Rolando et Ilona ont d'ores et déjà décidé qu'il fallait "refaire une tombola l'année prochaine."

Et Marc ? Lui c'est une sortie en duo avec Paolo qu'il a obtenue. Pour garantir le succès total de l'expérience, Marc s'est d'abord mis plusieurs fois à l'ergomètre sous l'œil concentré de Paolo, puis les deux garçons ont guetté la météo – qui faisait des siennes – et se sont rués sur une fenêtre de calme un mercredi à l'aube.

Les rameurs qui sortaient à 9 h 30 les ont vus émerger du lac brandissant Citius comme une brindille. Marc avait des étincelles dans les yeux, les séries qu'il venait de faire assis en 1 l'avaient transporté: "J'ai pu suivre sans catastrophe, ouf pas de fausses pelles!" Dans un premier temps, Paolo l'avait mis à la nage: "Pour me corriger... Il m'a donné plusieurs conseils vraiment utiles." Bref une sortie "géniale, qui m'aide à prendre confiance sur les bateaux fins"...


Bon, ben, et nous, c'est quand qu'on gagne à la loterie?


Loyse

  L'appel de l'eau: commencer l'aviron    Juillet 2024

On a interrogé les recrues fraîchement débarquées au club, leur apprentissage en école d'aviron à peine achevé. Jeunes ou moins jeunes, hommes et femmes, sportifs ou moins sportifs, voici ce qui nous a été confié.

D'OÙ EST VENUE L'ENVIE
L'appel de l'eau: "J'ai essayé plein de sports, mais j'aime l'eau et je voyais passer les bateaux d'aviron..." / "Je cherchais, je cherchais quelque chose pour être sur le lac après le boulot, j'ai essayé le kayak mais ça n'a rien à voir" / "Je travaille au bord du lac et voyais passer les bateaux comme des insectes sur l'eau, et ça me donnait trop envie" / "Je voulais une activité sur le lac"

Pour le geste: "C'est le geste, si pur, qui m'intéresse le plus, le souffle, je regardais les rameurs passer..." / "C'est si beau à voir, un magnifique sport"
Pour changer de la course à pied: " Je cherchais un sport sans impact, qui ménage les articulations" / "Je varie les activités sportives, je voulais me défouler sur le lac"
Par contagion: "Ma tante et ma cousine ont fait de l'aviron pendant des années, ça m'a donné envie d'essayer" / "Ma femme a commencé..." / "Mon amie a commencé l'an dernier, il n y avait plus de place pour moi, me suis inscrite cette année"

Pour appartenir à un collectif: "Je voulais un sport de groupe, sur l'eau" //

LES PREMIERES IMPRESSIONS
Des illusions un peu perdues: "Je ne savais pas qu'on devait faire autant d'ergomètre" / "Je pensais que c'était méditatif, mais en réalité, c'est très cérébral" / "J'ai mal aux mains, mais tout va bien" /

"C'est assez dur, pas simple du tout, moins facile que je ne le pensais..." / "Je n'imaginais pas l'effort qu'il faut faire, quand on regarde passer les bateaux, on croit que c'est relax et facile" / "L'ergomètre, c'est une chose, mais ramer sur l'eau, c'est une autre aventure!"

Une découverte fascinante: "Je découvre la complexité, je la sens..." / "C'est salvateur" / "C'est une révélation, pire cool" / "J'apprécie la dynamique très sociable, au contraire d'une salle de fitness où t'as rendez-vous avec une machine" / "Le club est super bien situé, accueillant" //


Loyse

  Les championnats suisses pour les nuls    Juillet 2024

Tout contre Lucerne, au nord de la ville, se trouve une langue d'eau naturelle large d'environ 200 m et longue d'un peu plus de 2 km : le Rotsee. Sa configuration géométrique en fait le terrain idéal pour les compétitions d'aviron. C'est sur ce lac, site naturel protégé, qu'ont lieu chaque année les championnats suisses d'aviron.

Après avoir quitté la gare, je fais un petit détour par Kapellbrücke (parce que, quand même!), suis divertie par une fanfare en vieille ville car c'est week-end de fête à Lucerne, puis me dirige lentement vers le Rotsee. Outre la présence des panneaux " Regatta ", je comprends que je m'approche du but par la concentration de personnes musclées que je croise (en plus du fameux combo short-claquettes, un grand classique du ponton d'aviron).

Arrivée à destination, je suis intriguée par la multitude de tentes de toutes les couleurs qui bordent la prairie centrale au bord du lac. Chaque club a monté une tente avec ses couleurs, et se balader entre ces structures est une petite leçon de géographie suisse. Certains ont installé des matelas pour faire la sieste (ambiance dodo), d'autres écoutent de la musique (ambiance boîte de nuit plein air), certains ont même apporté poêles et bonbonnes de gaz et se sont lancés dans des petits plats (ambiance le gras c'est la vie ;) ).

Ce qui m'étonne aux premiers abords, c'est la différence de variétés de couleurs entre les tentes d'une part, et les bateaux, très majoritairement jaunes ou blancs (à l'exception de 3-4 originaux rouge, violet ou noir). Les masters les plus patients du club (merci!) m'expliquent autour d'une bière après les courses qu'il y a deux grandes marques de bateaux de compétition : les Filippi (blancs, marque italienne) et les Empacher (jaunes, marque allemande). Dixit les pros, ces deux marques de bateaux sont les meilleures, et je les crois volontiers à voir la quantité de ces bateaux alignés sur le champ de course.

Sur l'eau, des bouées blanches encadrent chacun des 7 couloirs, avec un bateau par couloir. S'il y a plus de 7 bateaux pour une course, la course est séparée en plusieurs départs. Des panneaux de chaque côté de l'eau indiquent le nombre de mètres déjà parcourus. 250 m avant la ligne d'arrivée, symbolisée par une bouée jaune avec la tour des arbitres alignée droit sur la ligne, les bouées des couloirs sont rouges, pour signaler aux rameurs.ses les derniers efforts à fournir. Des bateaux à moteur suivent les courses équipés d'un dispositif spécial super efficace pour ne pas faire de vagues (pensez à en faire la pub pour appliquer ça au Léman, je dis ça comme ça!).

Sur l'eau toujours, les connaisseurs arrivent à reconnaître les clubs par le motif de leurs pelles (j'y arrive déjà pour quelques uns, mention spéciale à la Società Canottieri Ceresio de Lugano qui aligne de superbes rames turquoises assorties à l'eau). Les plus fins limiers reconnaissent aussi les bodys. Là, j'avoue être perdue, il m'a déjà fallu 3 plombes pour différencier nos bodys de ceux du Rowing! (pour les plus nuls d'entre vous, le LSA a une courbe blanche sur le côté et le Rowing un triangle blanc dans le dos - grâce à ça vous pourrez briller en société, si si).



Les courses sont séparées en de multiples catégories, en fonction du nombre de personnes sur le bateau et aussi de l'âge des compétiteurs. Il y a les minimes (U15), les cadets (U17), les juniors (U19), les seniors et les masters (à partir de 27 ans). Selon les catégories d'âge, on rame de 1000 à 2000 m. Au sein des masters, il y a aussi des catégorisations par lettres en fonction de l'âge moyen des rameurs sur le bateau. Ça va de la lettre A (âge minimum 27 ans), puis B (âge moyen 36 ans ou plus), à la lettre K (âge moyen 85 ans ou plus!). Pas de course master K cette année (je ne sais même pas s'il y en a déjà eu aux championnats suisses) mais, une chose est sûre, si un jour quelqu'un du LSA concourt en catégorie K, et que j'ai encore la force physique nécessaire, je lui porte personnellement son bateau jusqu'à l'eau, tenez le vous pour dit! (C'est pas un peu classe de ramer à 85 ans ou plus?).

Pour les courses avec beaucoup de bateaux, il y a d'abord les éliminatoires, puis des finales A (avec les meilleurs résultats) et parfois des finales B (avec les bateaux repêchés - sans mauvais jeu de mots, bien évidemment!). Faute d'un nombre suffisant de bateaux, la course peut être annulée. Cela dépend beaucoup des catégories d'âge, et le nombre de bateaux est plutôt inversement proportionnel à l'âge moyen des participants.

Sinon, c'est plutôt bonne ambiance, ceux qui sont sur la rive crient le nom de leur club ou de leur ville, et à ce qu'il parait, on l'entend vraiment depuis l'eau. On peut suivre les résultats via un site internet, et, pour ceux d'entre vous qui voudraient suivre les courses en pantoufles, elles sont retransmises par vidéo en direct sur le site de Swiss Rowing. Pour les plus vaillants d'entre vous qui voudraient aller voir les championnats : outre les bonnes chaussures, les vrais viennent avec des jumelles, voire même un appareil photo avec un objectif pour les oiseaux (oui, oui!).

En espérant que vous serez nombreux.ses à venir encourager le LSA l'année prochaine et au plaisir de vous avoir un peu fait rentrer dans un monde qui m'était inconnu jusque là.


Delphine

  Se balader sur d'autres lacs    Mars 2024

Qui n'a pas rêvé de ramer sur les lacs de Joux, de Neuchâtel, de Bienne, de Schiffenen ou de Morat? Comme la Com'rando ne peut pas organiser toutes ces évasions chaque année, on profite des sorties ‘ARA baladeurs' qui offrent cette belle opportunité de ramer ailleurs en Suisse romande. Un samedi sur deux pendant la belle saison, des clubs d'aviron romands proposent en effet des sorties à tour de rôle. 

Une vingtaine de rameurs et rameuses des autres clubs vont donc sortir ensemble, encadré/es par des membres du club qui invite. Une super occasion de découvrir des jolis coins un peu partout: la très belle plage d'Yvonand, parfaite pour une baignade depuis le club d'Yverdon, le charme montagnard du lac de Joux, la vue sur la Savoie depuis Montreux... On découvre aussi d'autres habitudes, comme à Bienne où l'on sèche les pelles après une sortie (ainsi que les bateaux bien sûr...), où au lac de Joux, où il faut mouiller les manchons pour arriver à tenir les rames sans que les doigts glissent! Sans compter les mille et une versions de la mise à l'eau des bateaux. 

Et encore: c'est aussi une manière de rencontrer d'autres passionné/es de l'aviron, et de profiter de l' hospitalité des autres clubs. Qui dit sortie ARA dit aussi apéro, et les stars sont les membres du club de Neuchâtel qui ont même organisé un apéro sur l'eau: voir les pelles adaptées ci-dessus en photo! Mais partout les rameurs et rameuses sont créatifs/es: si le brouillard est trop épais pour ramer à Yverdon, Morges accueille spontanément sous son soleil le groupe ARA resté en rade.

Tandis qu'à Fribourg, avant et après la rame jusqu'à la digue de Schiffenen, on ne parlera pas du tout aviron, mais envahissement du club par les loirs... 

Depuis peu de temps, il y a même une sortie proposée à Zurich par le club romand de la ville pour ceux qui veulent passer une fois devant la maison de Tina Turner ou juste profiter d'une belle balade en Suisse alémanique. 

Pour participer, rien de plus simple: il faut choisir une sortie dans le programme de l'ARA, et contacter Denise qui inscrit les membres de notre club. 


Gundula

  Frédérique Rol raconte sa vie de compétitrice    Mars 2024

Frédérique nous a accordé un peu de son temps pour qu'on puisse en savoir plus sur elle, son parcours et son quotidien. Elle se connecte avec nous depuis Séville, où elle passe tout le mois de février pour poursuivre ses entraînements.

Salut Frédérique, est-ce que tu peux nous raconter ton parcours? Comment as-tu découvert l'aviron?
Au début, je faisais du plongeon (eh oui j'aime les sports de niche!), mais je n'aimais pas trop l'ambiance. Je suis arrivée au Club fin 2008, quand j'avais 15 ans, et j'y ai tout de suite trouvé une équipe de jeunes très motivés. J'ai pu profiter de cette belle dynamique d'équipe pour progresser vite et en 2011 j'ai pris part aux Championnats du Monde Juniors. C'est à cette occasion que j'ai rencontré Patricia (Patricia Merz, sa coéquipière). Depuis, nous avons ramé ensemble en double poids léger en nous entraînant avec la Fédération suisse d'aviron à Sarnen, et en 2021 nous avons pris part aux Jeux olympiques de Tokyo où nous sommes arrivées 7e dans notre catégorie.

Et après Tokyo?
C'était une période charnière. Je ne savais pas si j'avais envie de continuer à ramer. Ni moi ni Patricia nous voyions retourner à Sarnen pour nous entraîner avec la Fédération suisse. J'ai alors suivi une formation en préparation mentale et j'ai travaillé pour Swiss Triathlon. Depuis l'automne 2022, je me suis remise à 100% aux entraînements, et avec Patricia nous avons formé une équipe privée (voici leur site: www.team-mero.ch). Ça a été une vraie bataille pour trouver les bons entraîneurs et les fonds nécessaires, mais cela nous a permis d'avoir plus de flexibilité et nous avons appris à être beaucoup plus autonomes et à nous responsabiliser.

A quoi ressemble maintenant ta semaine type ?
Nous avons 2, parfois 3, entraînements par jour avec une journée de congé par semaine. Le matin nous sortons sur l'eau pour environ 2 heures, et l'après-midi c'est souvent de la musculation, du vélo ou de l'ergomètre. Je m'entraîne entre Lausanne et Varèse (IT). A Varèse nous avons été très bien accueillies, c'est un grand club avec beaucoup de moyens. Il y a beaucoup d'équipes internationales qui viennent s'y entraîner et cela nous a permis d'avoir des échanges très enrichissants. Le côté humain et le partage sont très présents. En Suisse, tout est très axé sur la performance. À Varèse, j'ai eu un déclic: la performance, c'est une chose, mais le plaisir aussi!

Fais nous rêver: combien de kilomètres rames-tu par année?
Hahaha! Environ 6000 sur l'eau, mais les années passent et ne se ressemblent pas! Cela dépend donc de chaque saison, entraîneur et condition physique.

Et avec Patricia, quelle est votre relation en dehors de l'aviron?
Nous sommes très liées! Nous partons souvent en vacances ensemble et avons fait un tour en vélo jusqu'à Vienne. Nous partageons beaucoup, mais nous faisons aussi attention à prendre nos moments. Je trouve que nous avons toujours fait preuve de beaucoup de respect, bienveillance et patience l'une envers l'autre. Ensemble nous parlons suisse-allemand, même si Patricia parle aussi le français. Patricia est plus superstitieuse que moi, mais nous avons toutes les deux des routines avant une compétition qui nous permettent de nous mettre dans les conditions de course.

  Nous avons également des routines en commun pour nous synchroniser et sentir notre énergie!  Nous portons toujours un bracelet brésilien aux couleurs préférées de Robin (leur ancien entraîneur malheureusement décédé en 2022).

Qu'est-ce qu'il faut pour arriver à votre niveau?
Je crois que le principal, c'est d'avoir du plaisir dans ce qu'on fait, de la patience et d'être bien entouré. C'est très important d'avoir une équipe et des coachs dans lesquels on a confiance. J'ai toujours pu compter sur le soutien de Patricia, de ma famille et de mes amis, et puis aussi de mes sponsors. Thermoplan est notre sponsor principal, mais le club m'a aussi toujours donné un soutien important, non seulement financièrement, mais aussi au niveau humain.
Et puis clairement il faut aussi du talent, du physique et de la discipline! Par exemple, nous ramons en poids léger, c'est-à-dire que pendant la saison de compétitions nous devons maintenir notre poids de 57 kg. Je ne suis pas un régime strict, mais j'ai développé des habitudes alimentaires saines. Par contre mon anniversaire tombe en mai, en plein pendant la saison donc il faut parfois improviser une autre sorte de gâteau ou fêter un peu plus tard! 

Et comment tu te vois pour la suite?
Pour l'instant je suis focalisée sur la saison olympique. Cependant, j'ai toujours eu besoin de faire quelque chose à côté des entraînements pour mon équilibre. J'ai développé une plateforme en préparation mentale pour pouvoir soutenir des athlètes et mettre à profit mes années d'expérience dans le sport de haut niveau. (https://aheadperformance.ch/). 
L'année post-olympique sera sûrement une année de relâchement, où l'aviron ne sera pas au centre. J'ai le projet de faire un long tour à vélo à travers l'Europe (je cherche des gens motivés pour m'accompagner!) et j'aimerais m'investir encore plus dans ma plateforme en préparation mentale. En général, je me réjouis de pouvoir être à nouveau plus spontanée et d'avoir moins de discipline et d'organisation dans ma vie.

Et pour conclure, un petit mot pour la jeunesse du club ?
Ecoutez votre bateau, faites-vous confiance et surtout écoutez Arnaud et Fred!


Propos recueillis par Delphine & Laura

  Le Beach Sprint débarque au LSA    Mars 2024

LES ORIGINES
Eliott Sefaranga et Thomas Rywalski, deux rameurs de notre club, sont fascinés par le Beach Sprint. Eliott nous est bien connu comme responsable matériel et Thomas est impliqué dans le comité d'organisation de Léman-sur-mer. Pour mettre sur pied une régate, il faut s'associer à des personnes prêtes à investir beaucoup de temps et d'énergie. Un autre rameur du LSA, Dawson, a signalé son intérêt ainsi que Zoé et Kyra du Rowing Club, Margaux du Forward Rowing Morges et Antoine et Eloi, deux camarades d'études de Thomas. Depuis décembre 2023 déjà, cette équipe se réunit chaque deux semaines pour préparer la régate.

LA MISE EN OEUVRE
Comment s'y prendre? Quel doit être le déroulement d'une telle régate? L'équipe trouve les règles sur le site de worldrowing, les étudie, demande des conseils à Claude, président du club d'aviron de Thonon et chef de course de Léman-sur-mer, qui répond avec plaisir. Eliott et Thomas prennent les choses au sérieux: ils cherchent à s'inscrire à une régate de Beach Sprint au printemps pour acquérir de l'expérience. 

LA COURSE
Comment se déroule donc un tournoi de Beach Sprint? Les compétiteurs s'affrontent deux par deux sur une plage de sable. Au sifflet de départ de l'arbitre, ils courent 15-50 m selon la plage, pieds nus vers le lac. Arrivés dans l'eau, ils montent rapidement dans leur bateau (solo ou double) qui est tenu par deux assistants, pour ensuite ramer les 250 mètres du parcours délimité par trois bouées qu'il faut contourner rapidement et avec habilité. Comme une espèce de slalom. De retour à la plage, ils sortent du bateau et courent le plus vite possible vers la ligne d'arrivée où ils doivent appuyer chacun sur leur buzzer pour finir la course. Le tournoi commence par une course éliminatoire dans chaque catégorie pour déterminer les 16 rameurs ou rameuses les plus rapides qui participeront à la suite. Ensuite il y a les 8 huitièmes de finale, les 4 quarts de finale, et ainsi de suite jusqu'à la finale.

Même si chaque course dure juste 2-3 minutes, c'est un énorme effort pour les athlètes: il faut garder ses forces pour les finales. Cette succession de sprints jointe au plongeon sur le buzzer rend cette discipline spectaculaire et accessible au public. C'est précisément pour ces raisons qu'elle fera partie des Jeux olympiques à partir de 2028. 

LES DÉFIS
La plage: C'est là que  les choses deviennent difficiles. Pour l'heure, l'équipe d'organisation est en pleine négociation avec la ville de Lausanne et les communes de St-Sulpice et de Préverenges pour trouver une belle arène pour le tournoi. Croisons les doigts!
Le chronométrage: La mise en place d'un chronométrage efficace en raison des courses qui se succèdent rapidement n'est pas évidente! Et en plus, il faut trouver des buzzers qui tiennent solidement dans le sable.

Bref, on peut s'attendre à un tournoi palpitant et dynamique pour les participants et les spectateurs ! Si nous avons éveillé votre curiosité, allez regarder cette vidéo.


Cornelia & Gundula

  Dans les coulisses de la régate Léman-sur-mer    Septembre 2023

Comment s'organise une régate ? Plus précisément celle qui va avoir lieu ce 14 octobre, Léman-sur-mer ? Quels sont les dessous d'un tel événement ? Fanny, Natacha, Lauriane, nous ont raconté les soucis, les découvertes, les incontournables. 
En résumé, 12 éléments qu'on ne soupçonne pas forcément !

1. Très casse-pied : Gonfler les bouées. Oui, pas de parcours sans bouées, et celles-ci, empruntées au club de Thonon et au club de voile de Vidy, se laissent très mal gonfler avec notre compresseur, beaucoup trop lent. Donc après tâtonnements, recours au compresseur de Claude. Qui est Claude ?

2. L'homme providentiel : Claude Dubouloz, président du club de Thonon. Organisateur des championnats du monde d'aviron de mer 2017, des championnats de France 2013, de la régate des neiges qui a lieu tous les hivers (mais pas le dernier), il est notre soutien en tout. Car il sait tout, il sait tout faire. C'est le chef de la course... Sans lui, pas de Léman-sur-mer.

3. Très casse-pied bis : Installer le système de signal de départ visuel sur le bateau start. Car pour donner le départ, il y a non seulement les klaxons (qu'amène Claude et qui peuvent s'avérer tout à coup aphones, oui oui ça arrive), mais l'abaissement de trois (petites) bouées, ou d'une puis de deux... y en a trois en tout !). Eh bien ce système de hissage est supercompliqué, et le club de voile de Vidy qui fournit le bateau-start emploie un autre système pour ses régates. Donc arrachage de cheveux... (mais au final, ça joue).

4. Mille ressources à dénicher : Des bateaux à moteur pour les arbitres, accessoirement des pilotes de bateaux à moteur pour les conduire! On demande aux copains... on trouve... (Merci Mike, Cornelia) + des plongeurs pour le sauvetage (mince ! ça tombe mal pour eux avec les vacances scolaires...) + des bénévoles, des bénévoles et encore des bénévoles, pour l'accueil des concurrents, pour la cuisine, et pour... la borne ! Oui il faut aller baisser la borne qui bloque l'entrée ET la sortie du port et du parc. Pour cela, il faut une carte et donc un humain (Lauriane et Natacha aimeraient bien avoir du renfort...) qui la tienne, et qui, généralement, attend... car personne (constructeurs, livreurs) n'arrive à l'heure précise et tout le monde part en décalé.

5. Le chemin de l'ambulance à définir : Eh mais c'est vrai, par où pourrait-elle bien passer ? entre les bateaux ? les chariots ? Toutes les possibilités ont dû être réfléchies. Finalement, la personne évanouie ou mal en point – qui se sera pris une rame en travers de la tronche ou brûlé la main avec un hamburger en feu – sera amenée sur un brancard sous la grue du port de Vidy... où foncera l'ambulance. (Un scénario signé Florent, pompier au civil).

6. Très casse-pied (ter) : La gestion du bordel administratif... Il y a les inscriptions, et la procédure (qui change chaque année) passe par le logiciel de la fédération suisse, le Regasoft. Quid des inscrits étrangers ? Eh bien il faut adapter... Le tout doit être compatible avec le logiciel de chronométrage et de gestion des résultats qui porte le doux nom de Crewtimer. C'est pas un p'tit boulot. Tout doit aller supervite. Heureusement qu'il y a des informaticiens qui rament... (Jean-David, Sofia)

7. La question (encore) en suspens : Est-ce que les deux bouées du parcours prévu qui mordent sur la route de la CGN (horaires d'automne) vont gêner le capitaine ? On attend sa réponse. Plutôt son OK... Trois semaines avant la régate : ouf, c'est bon ! Le capitaine a promis d'éviter les petits bateaux à rame qui seront dans sa zone...

8. L'exploit qu'on peut s'éviter : Amener la yole Plume de la Nana sur son charriot, depuis Ouchy via la route ! Cela a été tenté l'an dernier, mais des obstacles insurmontables s'étant présentés devant la piscine de Bellerive, Plume (qui fait son poids) a dû être ramenée à son point de départ pour filer sur l'eau derrière un bateau moteur... tandis que le charriot repartait à vide tiré par 4 bras même pas particulièrement musclés et arrivait au LSA. Tout ça pour un charriot !

9. Le plaisir insoupçonné : Chiller dans la cuisine du voisin Rowing Club, qui a une vue magnifique sur le lac, où tout est en miroir par rapport au LSA et où les escaliers tournent vers la droite. Vraiment cosy!

10. Un problème de sous : Ah la buvette ne désemplit pas ! Mais les gens n'ont plus de cash ! Et ne ramènent pas les consignes... Quel stress !

11. Et tout le reste : choisir les goodies, prévoir les menus du repas des arbitres, loger les officiels qui viennent de loin, trouver comment les cocoler pour qu'ils reviennent l'année prochaine, chercher des sponsors, trouver suffisamment de coques pour tout le monde, faire de la pub, de la pub et encore de la pub pour faire venir des équipages, harceler la presse pour qu'ils parlent de notre belle régate...

12. Et la régate ? Elle court la régate ! On pousse, on se cloque, on s'essouffle, et on ne pense guère aux bonnes âmes – Fanny, Gundula, Lauriane, Marie, Natacha, Romain, Sofia, Thomas – qui depuis des semaines pilotent l'événement...


Loyse

  Interview de Romain, Président du LS Aviron    Lausanne, le 25 juin 2023

Qu'est-ce que tu fais dans la vie?
Je suis géographe de formation et suis actuellement en train de poursuivre un doctorat en géographie quantitative et statistiques. Le principal objectif de ma thèse est de mener des recherches sur les données spatiales, de les analyser en utilisant des modèles statistiques et de les visualiser de manière claire, notamment à travers la création de cartes thématiques. 
Ma dernière publication soumise concerne l'estimation des flux de passagers entre les origines et les destinations dans un réseau de transports en commun, en se basant exclusivement sur des données de montées et de descentes des passagers. Dans mon poste actuel, je suis également chargé de superviser les travaux des étudiants, tant à l'oral qu'à l'écrit, de donner des cours et de répondre aux questions lors des séances de travaux pratiques.

Pour toi c'est quoi, l'aviron?
Pour moi l'aviron est avant tout un sport très complet, qui permet de solliciter l'ensemble du corps sur le plan de l'endurance. La synchronisation des bateaux d'équipe offre la possibilité de développer la confiance mutuelle et de trouver le moment parfait pour faire avancer le bateau ensemble. Quant au skiff, il permet de se confronter uniquement à soi-même et d'éprouver la satisfaction de faire glisser le bateau de manière toujours plus efficace, en identifiant les aspects personnels à travailler.
L'aviron m'a également offert de belles rencontres qui m'ont permis d'évoluer et de mûrir. J'ai eu le plaisir de ramer en tant que jeune homme, de participer à des compétitions et de rencontrer des amis pour la vie. Ressentir l'adrénaline au moment du départ d'une course et le sentiment de la victoire après en franchissant la ligne d'arrivée ont été des moments inoubliables. Plus tard, j'ai également pu découvrir une autre facette de l'aviron, en transmettant ma passion aux jeunes rameurs, en tant que vice-président, puis comme président du club. J'ai également eu l'opportunité de pratiquer l'aviron d'une manière différente de la compétition, et à travers cela, j'ai également rencontré des personnes formidables.

En m'investissant, c'est une manière de rendre au club ce qu'il m'a donné.
Il y a aussi eu des moments plus difficiles, comme ces entraînements auxquels on n'a pas envie de se rendre, lorsque les jambes brûlent sur un test sur l'ergomètre ou encore la déception d'une mauvaise course. Cependant, ces moments m'ont aussi beaucoup appris ! J'ai l'impression que l'aviron possède de multiples facettes et qu'il est toujours possible de trouver une autre forme de ce sport qui nous convient !

Un beau souvenir d'aviron?
Tellement de beaux souvenirs !
Par exemple, lors de ma participation à la Head of the Charles avec Vincent Giorgis, nous sommes arrivés vers 21h à Boston en avion et avons participé à un entraînement à 6h du matin le lendemain. Notre premier lever du soleil américain s'est déroulé sur la Charles river dans un 4x. Rien de plus magnifique que de découvrir cet endroit merveilleux de cette manière !