Bilac
Bienne, le 18 septembre 2021
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Equipe : Daman, Florent, Florian, Jean-David et Massouma
En arrivant sur le parking au bord du Lac, l'agitation est totale, des bus équipés de remorques arrivent de toute part et tout le monde s'active pour remonter les portants sur les bateaux. A ma plus grande surprise, les premières yolettes sont à l'eau 1h20 avant le départ...en effet, il faut se rendre sur la ligne quelques centaines de mètres plus loin mais tout de même. 110 bateaux à mettre à l'eau, ça demande une certaine logistique et un peu de temps même avec l'aide des bénévoles...
La bonne nouvelle est que le ciel est dégagé, le vent est faible, la journée s'annonce assez chaude et ensoleillée.
J'ai eu la chance d'être intégré parmi une équipe de rameurs expérimentés pour ma première Biac.Jean-David qui prend la rame donne le rythme suivi de près par Florent. J'ai la lourde tâche (mais plutôt reposante au vu de l'effort fourni par mes coéquipiers) de barrer au départ. Au coeur de cette melée d'embarcations diverses, nous nous frayons un chemin tout en essayant d'éviter les zigzags. Premier constat, le lac de Neuchâtel n'est pas si plat qu'on ne le pensait en le découvrant au petit matin. Le vent s'est levé et nous lui faisons face direction le canal de la Thielle. En arrivant dans ce bras de fleuve artificiel, un faible courant semble nous donner des ailes (à moins que ça ne soit l'absence de vaguelettes...). Viens alors mon entrée en scène avec le premier changement de barreur. Daman prend ma place et je m'installe en 3 en prenant garde de ne pas glisser sur les bords mouillés par les vaguelettes. Je prend mes marques et essaye de me calquer sur le métronome de mes coéqiipiers. Jusqu'ici tout va bien. Dès les premiers kilomètres ramés, le lac de Bienne apparait à l'horizon et nous voilà de retour dans un plan d'eau un peu plus agité. Plus nous avançons dans la traversée du lac, plus nous rencontrons des eaux agités. En croisant le bateau de navigation du lac, nous prenons de belles vagues qui viennent remplir un peu le fond de notre yolette. Heureusement, Massouma qui viens de prendre la barre a trouvé une écope pour vider le fond et nous faire économiser un peu de force. A l'approche de la ligne d'arrivée, la fatigue se fait sentir d'autant plus pour moi qui n'ai que peu l'habitude de ces distances. On tiens bon mais on est plus sensibles aux réglages et deux/trois micropauses s'imposent. Au vu de l'effort nécessaire pour relancer la yolette et retrouver notre inertie, toute pause semble plutôt anodine mais elle nous aide a étaper les derniers km avant l'arrivée sur la ligne. C'est fait ! Bravo à tous et merci aux organisateurs et à mes coéquipiers de nous avoir fait vivre ce chouette périple ! Florian
Créée à l'occasion d'Expo02, pour relier les arteplages de Neuchâtel et Bienne et donner à la région un petit air vénitien de Vogalonga helvétique, la désormais vingtenaire (si si ça existe bien...) Bilac fait partie des grands rendez-vous de septembre pour les rameuses et rameurs de tous âges, horizons ou qualifications sportives.
Cette édition des 20 ans de la Bilac a été marquée d'une participation record de 110 embarcations (d'accord on est loin des quelque 1500 coques de Venise mais à l'échelle du pays c'est une belle performance). Cent-dix bateaux et équipages donc, parmi lesquels on dénombrait la belle participation de notre club avec 7 bateaux, parmi lesquelles l'équipage du LSA2 : Jean-David Maillefer, Florent Georges, Daman Azeli, Florian Schlier et Massouma Ziai.
Dès sa formation, l'équipe du LSA 2 a suivi un programme d'entraînement draconien, digne des meilleurs athlètes : 4 sorties hebdomadaires, du coaching, et bien entendu des multiples séances d'ergomètre.... Bon d'accord ça c'était dans un monde idéal.
La réalité est bien plus modérée, entre les caprices de la météo, les emplois du temps et les vacances des un-es et des autres, force a été de se rendre à l'évidence : nous allions faire de notre mieux, avec enthousiasme et surtout portés par les conseils, les coaching toujours bienveillants et souriants de notre capitaine et en profitant sans vergogne de sa puissance de glisse alliée à celle de notre co-équipier Florent Georges.
Nous voilà donc tous réunis samedi matin sur le port de Neuchâtel, prêts à affronter cette " Vogalonga des 2 lacs ". Mais avant de se lancer à l'assaut du canal de la Thielle, il faut passer par la " compétition terrestre " : la mise à l'eau.
Mettre à l'eau 110 bateaux de toutes sortes, y compris les rameurs-ses, barreurs-ses et rames en passant par une étendue de gazon, 3 marches d'escaliers escarpées, une petite plage de galets, gravillon et sable et 2 criques de dimension réduite représente un défi digne de la célèbre expression " faire passer un chameau par le chas d'une aiguille ".
Empoigner le bateau, faire 3 pas, reposer le bateau SUR LES FRITES (ne pas oublier les frites), reprendre le bateau faire 3 pas, reposer le bateau..toujours sur les frites, répéter la manœuvre jusqu'à arriver à l'eau. Avoir prévu auparavant d'enlever chaussures et chaussettes pour entrer dans l'eau avec l'embarcation, rassembler les rames et les monter si possible dans le bon sens et aller se placer derrière la ligne de départ.
Quelques photos de l'équipage encore " frais et dispos " et le signal de départ retentit. Ca y est, cette fois on est partis et bien partis pour cette Bilac 20e du nom.
Florian à la barre, se fraye habilement un passage aidé par les sages conseils de Jean-David notre chef de nage qui nous donne le rythme relayé par Florent, Daman et Massouma (dans l'ordre du placement de départ sur notre fidèle et expérimentée Smala qui a vécu nombre de Vogalonga, Bilac, j'en passe et des meilleures.
On admire au passage les rives du lac de Neuchâtel, les bungalows du Palafitte et on arrive ensuite au premier virage, celui qui marque l'entrée du Canal de la Thielle.
Un premier changement de barreur en profitant des eaux calmes du canal et nous voilà repartis. Daman à la barre, Florian le remplace en 2 et on repart.
Jusque-là tout se passe bien, le bateau et l'équipage sont contents, et les encouragements des quelques promeneurs présents sur les rives ajoutent au plaisir de la glisse, en dépit de la remarque d'une charmante dame qui nous fait remarquer que " c'est facile vous êtes dans le sens de la descente... " eh oui c'est une des subtilités des deux lacs qui se servent mutuellement de déversoir. Donc si on a de la chance (et c'est le cas), les eaux du lac de Neuchâtel se déversent dans le lac de Bienne par le canal. D'accord on va dans le bon sens mais on pousse quand même hein ?
On passe sous quelques ponts qui donnent des réminiscences lointaines (très lointaines mais sympathiques) des ponts vénitiens et finalement on arrive dans le lac de Bienne.
Autre lac, autre plan d'eau et la bise qui est à contre agite un peu plus les eaux du lac, sans compter évidemment quelques bateaux moteur qui profitent de cette belle matinée.
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Le prochain changement de barreur se fait donc sur un bateau au plat-bord bien glissant, sur des vagues qui le ballottent dans tous les sens, et avec le défi d'arriver à passer par-dessus 3 co-équipiers à la souplesse toute relative même s'ils font de leur mieux pour se plier en deux façon couteau suisse pour une barreuse d'une taille de jambes plutôt moyenne. Défi relevé non sans dommage collatéral pour Florian qui a vu de tout près, de vraiment tout près enfin qui s'est pris un pied de Massouma dans les lunettes (désolée encore pour cela).
Et nous voilà repartis pour la 3e et dernière partie du parcours...bien plus cahotique que les deux premières, sur un lac agité, avec la bise en face. Voyons donc, on a dit " prendre les vagues à 45 degrés "...ok on essaie mais comment on fait pour calculer 45 degrés sur des vagues qui viennent de droite, de gauche, de devant et de derrière ?
Tout cela en essayant de ne pas s'emmêler dans le filin de barre qui fait à peu près 3 mètres, en regardant la montre pour donner les temps et les distances, en essayant d'éviter les autres bateaux qui font des changements en travers du chemin, et en écopant vaguement d'une main à l'éponge l'eau embarquée par la confrontation avec les vagues du grand bateau tout en tentant de garder le cap.
Résultat : une direction faite d'une série de droites créatives, plus simplement dites " zig-zag " en français... Pas vraiment la plus efficace des stratégies de barre, on en conviendra, comme d'ailleurs le font remarquer avec bienveillance le chef de nage Jean-David et son acolyte Florent qui n'ont pas eu un moment de répit et ont légitimement envie d'arriver au but, tout comme Florian qui expérimente le relatif répit du coussin de siège pour soulager les crampes, et Daman qui à la proue du bateau s'arrange avec des glissières qui ont commencé à vivre leur propre existence en se desserrant un peu.
Vient le moment où il faut décider : écoper ou barrer en choisissant la trajectoire la plus directe possible pour arriver à passer la ligne qu'on franchit avec un immense soulagement mâtiné de fierté et d'une pointe de regret (oui oui...) de se dire que c'est déjà fini.
Fini ? pas vraiment, car il faut maintenant aller se mettre en ligne pour ressortir le bateau de l'eau. Une attente ensoleillée qui permet à nos deux " moteurs " de se reposer un peu et surtout de prendre une collation pré-prandiale bien méritée.
La sortie de l'eau sur le plan incliné du beau club de Bienne est plus aisée que le matin, et c'est avec plaisir que les équipiers et les bateaux se retrouvent sur le gazon du parc biennois pour faire sécher un peu les habits détrempés, échanger leurs premières impressions, démonter les bateaux, les charger et faire LA photo souvenir, avant d'aller se restaurer sous la tente prévue pour l'occasion.
Une journée magnifique à tous points de vue, des souvenirs plein les yeux, le cœur et les muscles et une immense reconnaissance pour Marie, Natacha, Tom, et toute la commission rando qui œuvre sans relâche pour nous faire vivre des chaleureux et inoubliables moments sportifs et amicaux.
LSA 2, M. Ziai
Equipe : Loyse, Natacha, Pia, Rolando, Sébastien
On en aura eu, des changements d'équipage, depuis l'annonce des bateaux pour la Bilac en juin. C'est finalement Loyse, Rolando, Pia, Sébastien et Natacha qui se sont lancé·es dans les 30 km qui séparent Neuchâtel de Bienne sur Vlatva. Et malgré les remplacements du mois d'août, les entraînements ont été réguliers, l'équipage investi et enthousiaste.
On a bien cru que Rolando, notre nage, n'allait pas réussir à rejoindre le départ depuis Berne, mais finalement il était bien là, à l'heure, café englouti (oups... prochaine pause pipi dans 2h58). Natacha à la barre a slalomé entre les bateaux au départ, il y en avait partout : skiff, yolettes, et quelques embouteillages pire que Lausanne-Genève à 7h du mat'. Bord'eau est venu taquiner Vlatva à l'entrée du canal de la Thièle, alors que Sébastien prenait la barre. Sébastien, il n'aime pas trop se faire doubler, encore moins par une yolette du LSA. Les cuisses ont chauffé, et après quelques dizaines de coup on a finalement laissé Bord'eau derrière. À la sortie du canal, Pia a pris le relai à la barre. On a remonté la yolette de Genevois·es et quelques autres, ça poussait bien. Puis ce fut radio Rolando à la barre, qui s'est rendu à l'évidence : pas moyen d'éviter les vagues qui arrivaient dans tous les sens. Alors il nous a parlé des attractions touristiques de la région, pour faire passer plus vite ce long lac de Bienne... Loyse tenait bon, numéro 33 fièrement affiché sur son dos, alors Pia est revenue à la barre sur les derniers kilomètres, tandis que Natacha assurait à la nage pour une arrivée série sur série ; on en a profité pour doubler une yolette de nos voisin·es du RCL sur les dernières centaines de mètres. Toutes les excuses étaient bonnes pour pousser, et l'apéritif et le déjeuner n'en furent que meilleurs !
Natacha
Equipe Beat, Fanny, Gundula, Lucia, Stéphanie
Notre équipage (Fanny,Beat,Gundula,Stéphanie,Lucia) n'a pas eu beaucoup d'occasion de ramer ensemble. Mais pas de problème nous nous sommes entraînés chacun de son côté.
Un vrai régal cette traversée ensoleillée ! Notre bateau glissait bien et Fanny nous motivait sans relâche accompagnée des blagues suisses allemandes de Beat. Et quel travail d'équipe : chacun barrait à tour de rôle, et après chaque changement de barreur, il était évident que nous devions rattraper les bateaux qui ne s'étaient pas arrêtés. C'était très motivant de doubler des bateaux sans barreur.
Merci à toute l'équipe pour cette belle course dans une super ambiance et bien sûr pour le résultat obtenu!!
Lucia
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Tour du Léman
Du 22 au 25 juillet 2021
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Cinq sixièmes de tour du lac!
On devait partir à 9, puis à 10, et au final nous étions 11. Heureusement! Car plus on est de fous pour sortir, hisser, porter les quelque 170 kilos de la yole de mer et plus on est contents. Surtout après 40 kilomètres dans les cuisses (et les mains). A Saint-Gingolph, arc-boutés sur la rampe glissante du port (oups, où est donc passée Katarzyna, on ne voit plus que sa casquette?), ou à la plage de Gland, devant les baigneurs ahuris, on n'a pas eu l'impression d'être trop nombreux... Donc voilà, pour cinq sur Fleur de Sel, deux sur Läckerli, une sur Baïkal, trois personnes se la coulaient tranquille dans le bus. Sûr que l'une des trois savait conduire le nouvel engin, et sûr que le pique-nique serait varié... Autant que la rame d'ailleurs, car aucun risque de lassitude avec cet éventail de bateaux, et quand on en a marre de l'ambiance corps à corps de la yole, un tour en solitaire, ça peut être sympa... et/ou offrir un p'tit défi perso!
Jour 1 beau comme un tableau
Le premier jour, les solistes ne se sont en tout cas pas laisser distancer. Ni Fanny, jusqu'à Clarens (25 km), ni Tom (Clarens-Saint-Gingolph, 16 km). Impossible de les semer, que ce soit en yole (Lucia, Rolando, Marie, Katarzyna, Loyse, le matin, Natacha, Denise, Fanny, Katarzyna, Lucia, l'après-midi) ou en double (Denise et Gundula, le matin, Rolando et Loyse, l'aprèm). On les a trouvés costauds. Pour Fanny, la capitaine-armatrice du Solo, qui dès Clarens surveillait Tom depuis la yole ("Attention bois"! Vagues de travers! Silure en vue!), c'était aussi un apprentissage! En fait, le silure du bout du lac, c'est la yole qu'il avait attaquée, vers Vevey, bloquant soudainement la barre et faisant faire un tour complet au bateau...
Bref, ce jeudi 22 juillet nous a donné, dès notre départ du club à 9 h, d'excellentes conditions, lac bien intentionné, température pas trop chaude mais assez pour que la baignade dans les eaux émeraudes de Chillon soit un pur bonheur, petite brise qui pousse un peu vers l'embouchure du Rhône, là où flottent les bois des derniers orages, paysage pictural où le vert profond – merci les pluies – tranche sur les 50 nuances de bleu... Sinon, oui, le niveau du lac est haut (40 cm de plus que la normale), mais ça nous porte, on glisse bien, tout le monde est en forme, quant à Gaël et sa main qu'un chien a prise pour un os, elles se réservent pour le lendemain.
Le Port de St-Gingolph, c'est un peu la porte étroite: un slalom bien serré entre bouées et embarcations, puis cette rampe-toboggan, puis le casse-tête du parcage des bateaux sur le bitume, qu'on résout après mille palabres... tout en bloquant deux skiffs qui ont l'air pleins de poussière. Mais évidemment pas du tout: le matin à 8 h, après un souper généreux sur la terrasse (filets de féra du lac), une balade digestive, une nuit d'amourrr (pour T. et notre Roméo qui roule en Giulietta) ou d'eau fraîche (le torrent démonté qui fait frontière), et avant un petit-déj' qui sera servi un peu dans le désordre, nous croisons un couple de rameurs très nordique et très perplexe devant leurs skiffs... Même du genre lourd, un skiff n'est pas une yole, c'est un jeu pour nous que de les extraire et de les poser sur l'eau, bien plus rigolo que de remettre nos bateaux au lac.
Jour 2 intense comme un film à suspense (ou d'horreur)
Objectif du deuxième jour: Thonon, une étape de 30 kilomètres à l'à-pic des Alpes de Savoie se mirant sous nos rames, qu'il est décidé de faire sans pause pique-nique. On mangera sur l'herbette du Club d'aviron de Thonon. Pour Denise, Lucia et Loyse, en bus, la mission est d'acheter des délices bien français – saucisson, fromages, fruits, légumes – chez les meilleurs marchands de Thonon. La journée, en tout cas pour elles, s'annonce assez peinard. Mais héhé! ce serait trop simple... Est notée la présence d'une grosse coque retournée à côté du ponton du club de Thonon. Pour le trio, une fois le pique-nique déployé et installé, c'est l'attente. Bronzing, l'œil rivé sur la pointe qui cache Evian. Les voilà! - Où ça? - Mais là-bas entre le voilier et le canot moteur, tu vois pas? - Non. - Ah je ne les vois plus... Dialogue qui se répète 10 fois, entre 13 h et 14 h. Puis Denise reçoit un coup de fil de Gaël, ils sont au large d'Evian, ils ne sont plus que trois à ramer sur la yole, et... ploc, l'appel est interrompu. Pas moyen de communiquer à nouveau ! Aïe, pt-être deux blessées? Gaël, sa main? Fanny, ses cloques? Un malaise? Une gastro? Un coup de pelle mal placé? D'Evian il y a près de 15 kil, à trois rameuses, il y en a pour une heure et demi... N'irait-on pas à leur rencontre? relayer les accidentées? Par terre? Plutôt par l'eau! Du ponton, est avisé un bateau de pêcheurs, pas très loin (pas très proche non plus). Denise s'égosille. En vain. Loyse se jette à l'eau, voir si les pêcheurs sont d'accord de les emmener elle et Lucia, secourir des rameurs selon toute probabilité gravement blessés, pendant que Denise reste rivée sur son téléphone. Arrivée au pied du bateau, elle frappe à la coque, explique l'urgence. Bien sûr, disent les pêcheurs, s'il faut secourir un bateau d'aviron, il n'y a pas à hésiter... Mais le problème, fait l'un, c'est l'échelle pour monter à bord, où peut-elle bien être? On ne l'utilise jamais... Bon, d'abord lever l'ancre. Grincements de chaîne... Rangement d'une des cannes à pêche... Rangement de l'autre... En attendant, comme une araignée d'eau, Loyse tourne autour du bateau en clamant: on vous remboursera les poissons manqués! À son tour, Lucia approche. Mais... au loin... quelque chose de rose-rouge... Non, non, impossible, pas déjà. Lucia arrive au pied du bateau. Un peu moins loin, un autre quelque chose de rose-rouge brille. Hum... Euh... excusez-nous, mais en fait, on dirait qu'ils arrivent déjà. L'un des pêcheurs prend ses grosses jumelles et braque l'horizon: Ils sont deux, dit-il, deux rameurs. Ah c'est juste le double. Mais à côté, souffle Lucia, on dirait pas la yole? L'échelle a été dénichée, elle est installée, et les deux sirènes montent sur le pont. De là-haut, plus de doutes: la yole est à 400 m! "Euh, excusez-nous, en fait, c'est sûr, ils arrivent, on est désolées, y a plus besoin de nous amener..." Lucia fait son plus beau sourire; eux disent que maintenant qu'ils sont prêts, il faut y aller, mais surtout retirer l'échelle et fermer la petite porte. Dont acte. Moteur.
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En 10 secondes, voici le bateau de pêche collé aux coques d'aviron (mais pourquoi ces pêcheurs s'approchent-ils autant? s'y demande-t-on). À la nage sur Fleur de Sel, Natacha a les bras croisés, les rames en berne. C'est elle qui est blessée! Houhou, vous voulez qu'on vous remplace? Des trois bateaux d'aviron, des regards de poissons frits contemplent les deux silhouettes dégoulinantes qui les surplombent. Puis dans un éclair: ah on dirait qu'elles ressemblent à Lucia et Loyse, qu'est-ce qu'elles foutent là?! Remplacer? Ben, on arrive, là! En effet. Les pêcheurs, adorables, ("oh, ça ne fait rien, on voulait de toute façon changer de coin") tiennent à déposer les deux filles le plus proche possible du ponton, même si "il faut faire attention, on ne connaît pas la profondeur à cet endroit".
Plus tard, elles apprennent que non seulement elles sont arrivées comme la grêle après la vendange mais qu'il n'y a AUCUNE BLESSEE. Juste une avarie: un axe de dame de nage qui a commencé par branloter et fini par casser, malgré l'assistance technique sur le lac de Bernard et Christine, appelés en renfort par Fanny... Heureusement qu'on est au club de Thonon chez Claude: il va réparer ça (au dernier tour du lac c'était un cale-pieds), tandis que le groupe, excellemment nourri, admire les circonvolutions des sauveteurs du hors-bord retourné par les intempéries et d'une grue télescopique. Il faut attendre longtemps avant de voir White Shark (150 l de fuel par heure), une fois remis dans le bon sens et vidé de sa flotte, à peine soulevé dans les airs repiquer du nez sur le ponton! Commentaires des (nombreux) experts: quels amateurs!
La journée est loin d'être finie. Un groupe file chez Décathlon, un autre rejoint Anthy en longeant, depuis le parc de Corzent, le charmant sentier du littoral grignoté par les eaux trop hautes. Les pieds dans la flotte, on est habitué... Ensuite il y a l'apéro sous la tonnelle, suivi du repas tout poisson (quenelle de brochet dans son jus d'écrevisse, brandade de féra, carpaccio de truite, filets de perche, etc.) servi par Catherine, la femme de Claude, pour lequel Pierre-André (le mari de Denise) et Valérie, ancienne rameuse du club, nous rejoignent. Un régal! La nuit? Well, si elle est toujours d'amourrr pour Rolando et T. (quoique avec des petits problèmes de digestion), elle est pénible pour Gaël et pour Fanny, tenues réveillées par les élucubrations bruyantes des voisins sous la fenêtre. Somnifères et boules Quiès aident bien les autres.
Jour 3 maritime: ça brasse!
C'est une belle étape: jusqu'à Anières (GE) le long de la côte française (26 km), puis traversée sur Nyon et côte suisse jusqu'à Gland (18 km). Eh oui, on zappe le jet d'eau (Gundula déçue comme il y a deux ans, ça sera pour l'année prochaine, juré promis, même si elle n'aime pas trop le comique de répétition), ciel et lac remuants et plutôt sombres. Au tour de Denise d'essayer Baïkal, et la voilà qui fait des bords pour attraper les vagues de face, petite tache blanche au loin... Sur le double, Natacha et Marie font des pelles carrées (à toute vitesse) pour épargner leurs cloques. La yole? Elle glisse, parfois elle vole. Anières offre un accostage plutôt sympa, mais l'air a fraîchi. On change les équipages pour traverser le Petit-Lac. La barre de Fleur de Sel est à nouveau attaquée par les silures, il faut la changer (et on découvre qu'en fait de silures, c'est un peu de jeu entre le bois et le métal qui la bloque). Fanny reprend son Solo: à elle de se battre contre des vagues de plus en plus désordonnées et hérissées sans se laisser distancer. Gundula et Loyse en double se battent aussi pour ne pas laisser la yole (fouettée par les injonctions de Gaël) les dépasser. Bref contre l'agitation des eaux et la fatigue des corps, les énergies décuplent. Devant la plage (pas de sable, mais aux hautes marches de béton) de l'hôtel de la Plage à Gland, on arrive tous en pleine forme. Ce qui tombe bien car l'accostage va requérir imagination, diplomatie, adresse, force, ténacité et... sérénité. Bref ça rigole pas trop! Mais on y arrive.
Pour souper, no surprise: filets de perche au menu, accompagnés du délicieux brouhaha des conversations de dizaines de convives de samedi soir et surtout des airs chantés d'un guitariste relativement inspiré... La pluie tambourine. Gaël a son deuxième fou rire du week-end. Et Tom est tout content d'accueillir sa femme Elleke. Folle nuit amourrreuse pour tout le monde, vu que les lits sont petits et matrimoniaux!
Jour 4 un peu triste car on va se quitter
Mettre les bateaux au jus s'avère plus facile que de les sortir... Nous attendent quelque 32 kilomètres entre le trajet de Gland à Saint-Prex (18 km) et de là, le retour à Vidy (14 km). Belle rame! Le lac est calme, la pluie a cessé, la verdure sauvage autour de Buchillon enchante les regards, les équipages se connaissent bien désormais, on fait attention à laisser tomber sa rame sans attendre (merci, Marie, pour tous tes conseils...). Pour la dernière étape, Natacha se risque sur Baïkal, et s'y plaît! Dernier arrêt baignade au large de Préverenges dans une eau limpide. On savoure. Et puis on essaie de foncer comme des chevaux qui rentrent à l'écurie. Ça ne marche pas à chaque coup...
Ne reste qu'à nettoyer, polisher, réparer, ranger. Et pffft, c'est fini. Pas de bises. Depuis le Covid, c'est ciao, ciao. Et merci. Oui, un immense merci à nos organisatrices Denise, Gaël et Lucia (qui ont en plus lavé le bus au retour!)
Loyse |
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Rando des 3 lacs
Les 3 et 4 juillet 2021
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Eh oui on était partis pour voguer sur trois lacs, mais la météo a fait des siennes (pour changer), et on n'a malheureusement pas pu goûter aux eaux moratoises. En revanche, côté canaux, on a été assez gâtés: du sauvage, du courant (aïe! dans les deux sens), du vert et du gris dans toutes les nuances.
Mais commençons par le début. D'abord une petite grogne dans le bus qui tire la remorque: réservoir d'essence quasi vide! Et c'est pas comme si la station-service de la Maladière était adaptée au format XXL... Arrêt donc plus loin à Crissier pour abreuver le soiffard, et puis quelques belles manœuvres où Tom donne le meilleur de lui-même, et retour sur l'autoroute; c'est bon, on est parti, oui Yvette (elle s'inquiète au téléphone, dans l'autre bus)!
Arrivés à La Tène à 9 h, il s'agit de se dépêcher de faire notre tour via le canal de la Thièle et autour de l'île St-Pierre dans le lac de Bienne, avant les précipitations, les vagues, l'orage et tout le tintouin annoncé pour 15 heures. On monte ces quatre yolettes à fond les caissons, on les met à l'eau les pieds englués dans la vase, on n'accroche pas les pédalos ni les familles en paddle et on file vers la débouchure du canal (contraire d'embouchure, hein Denise?). Difficile de croire que ces eaux lisses, basses et brunâtres vont bientôt devenir piquantes voire écumantes. Bref on fonce. Les rameurs et les rameuses à la nage sentent voler leur yole (bon peut-être pas tous, mais je ne donnerai pas de noms), pourtant ce ne sera qu'au retour qu'on comprendra vraiment pourquoi. Au bout des quelque 10 kil de canal, le lac de Bienne nous sourit, égrenant ses charmants villages au pied des vignes. On met le cap sur l'île St-Pierre, sa réserve naturelle, sa piste cyclable, son auberge (où nous n'irons pas). Arrêt pique-nique sur un liseré de plagettes. Fanny, Gundula, Silvia se jettent dans les 50 centimètres d'eau qui n'évoquent pas les côtes de la Sardaigne, Pascal et Caroline choisissent la tranquillité d'une minibaie, Edouard distribue un délicieux chocolat, et tous les autres mangent. Le vent nous rappelle que, oui, il faut y aller. Joli contour de l'île, dans un calme rompu par les hurlements de euh qui déjà? ah, si, bien sûr, R. (ça finit par O. et ceux qui devinent auront droit à un body Star Wars...). Via un passage un peu accidenté entre des yachts de grande classe, nous rejoignons l'embouchure du canal qui va nous ramener à La Tène. Dans les guibolles, nous avons une vingtaine de kilomètres, et surprise, au hasard d'un changement à la barre, nous remarquons que si nous n'avançons pas, nous reculons, et pas qu'un peu. Retour donc laborieux sur le canal, les moyennes baissent, une yolette traîne (non, non, pas de noms), et finalement quand on rejoint le lac de Neuchâtel le long d'une digue qui n'en finit pas, c'est pour trouver un lac noir et démonté.
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.. Mais tout le monde est revenu à bon port, Denise, Yvette, Isabelle, Lucia, R., Gaël, Lauriane, Edouard, Pascal, Charles, Teresa, Katja, Tom, Caroline, Fanny, Silvia, Ramzi, Camilla, Gundula, et même Loyse.
Fatigue... Les ardeurs reprennent plus tard dans les chambrées (y en a qui fêtent leurs exploits à coup de prosecco), puis au bistrot où on boit des Spritz comme si on était à Venise.
Le soir après le souper, la plupart n'ont pas envie de se coucher à 21 h, et donc on se tape la digue à pied, dans une chouette ambiance camaradesque.
La nuit? Rien à signaler (à ma connaissance).
L'aube? Alors que des bactéries envahissent le lac de Neuchâtel, que l'eau du robinet est interdite et qu'à Cudrefin on n'a pas le droit de se baigner, Fanny s'adonne à son rendez-vous avec la flotte...
Le matin? Réveil à 7 h, et rebelote question météo. Va falloir revenir avant midi. On n'arrivera pas à faire coucou au lac de Morat; on fait un U-turn sur le canal de la Broye, très sauvage, très vert, très élégant, très tranquille question courant. Mais R. pousse toujours ses braillées, et ça dérange les hérons.
On est revenus avant midi, et quelques assidus repartent sur Pangolin lorgner vers Saint-Blaise, pendant que les autres préparent les bateaux pour le retour. Ensuite sandwichs, pommes, carottes, sous les saules, et départ. Et voilà, à 15 h, on est tous à la maison, fatigués mais contents (et secs). Merci, merci, à la ComRando et celles et ceux qui rendent ces joyeux moments sportifs possibles.
Loyse |
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Remerciement des monitrices et moniteurs des cours d'initiation et de perfectionnement
Lausanne, le 28 mars 2021
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Dimanche 28 mars, une activité a été organisée pour les monitrices et moniteurs bénévoles des cours d'initiation et de perfectionnement. Les gentils organisateurs de notre fantastique Commission randonnée étaient aussi invités. Votre engagement à toutes et tous est précieux : merci !
Cette année, une sortie coachée était au programme. Comme pour récompenser le réveil matinal – une heure a été grignotée au cœur de la nuit –, le soleil inonde de sa lumière dorée un lac paisible.
Les canots moteurs sont glissés dans l'eau du port. Un huit sort sa pointe du hangar. Elena, Diego et Augustin sont les moniteurs du jour. Il suffira de se laisser porter pour chercher la glisse.
Avec Natacha en deux sans, les rives défilent doucement. À Saint-Sulpice, on croise Diego et son quatre de couple à fière allure : Gundula, Lucia, Yvette et Denise filent à l'horizon et à l'unisson. À la Venoge, sur son canot rouge, Augustin attend le huit, barré par Elena. Gaël, Antoine, Sébastien, Yves, Anne-Sophie, Caroline, Fanny et Magda forment une équipe de choc dans une super coque. On les aperçoit qui jouent au large, vont et viennent, vers l'infini et, qui sait, peut-être au-delà.
La balade continue. Légère comme une plume, la pointe dodeline. Essayer de voler entre chaque coup. À la galère, on a à peine temps de voir le quatre sans s'éloigner, propulsé par Thomas, Beat, Gilles et Tom. Raté pour la photo !
Il est temps de faire demi-tour. Au début, l'équilibre est facile, quand le vent vous caresse le dos, juste ce qu'il faut. Puis des vaguelettes, une petite houle. Le Léman facétieux se rappelle à nous. Un grand cri dans la baie : c'est Diego qui a donné le départ d'une course improvisée entre le huit et le quatre. À cette distance, impossible de dire qui l'a emporté. Qu'importe. Encore quelques coups de pelles et tout le monde est à quai.
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Une fois les bateaux rangés, le petit groupe suit l'invitation au mouvement d'Elena, au centre de la danse. Pour cette session de stretching créatif, de flamboyants cerceaux de hula-hoop étincellent sous le ciel bleu. Du balcon, cette ronde chorégraphie est belle à voir. Dans notre dos, la chaleur du grill se fait sentir, où cuisent les délicieux burgers concoctés par Yves – 39 fois 120 grammes, précisément. Ils raviront les papilles de petites grappes de rameuses et rameurs (covid-19 oblige), croqués dans les pains du boulanger d'en bas de chez Caroline. Avec le café, les trois gâteaux de Natacha – meringué au citron végan, fondant(issime) au chocolat et carrot cake au glaçage renversant – remportent un franc succès.
Merci à nos trois " super-moniteurs " du jour et aux cuisiniers !
Si vous avez envie de donner un coup de main pour donner des cours d'initiation, n'hésitez pas à nous contacter : initation-adulte@lsaviron.ch
Marie |
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Atelier Peinture
Lausanne, les 24 et 25 octobre 2020
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À celles et ceux qui se demandaient si le club achetait des rames déjà peintes, qui voyaient lentement la peinture s'élimer sur le dos de certaines pelles, qui se demandaient comment leur faire retrouver leur prime jeunesse...
Mystère résolu : derrière la peinture, pas de baguette magique mais une bonne séance de ponçage, un rouleau et un pot de peinture. C'est ce qu'ont découvert les membres du LSA un beau samedi matin, en compagnie d'Eliott, responsable matériel, peintre et pédagogue, que vous connaissez déjà (oui, oui, c'est celui que vous interpelez lorsque vous signalez une " avarie " sur l'ordinateur).
Chacun.e est venu masqué.e, Covid oblige, et certain.e.s ont poussé jusqu'à la tenue de salle blanche (merci Gilles). Avec ça, nous étions bien préparé.e.s à nous barbouiller de peinture, mais nous nous en sommes tenu.e.s aux rames et c'était déjà pas mal.
D'abord, poncer la peinture des rames déjà peintes, celles du St Sulpice et du Smala. Sous la couche de bleu et blanc, on découvre parfois des surprises (du rouge !). Ensuite, après une pause café/croissant (avec Lucia et Gundula, on est aux petits soins), nettoyer et sécher avant de poser un bout de scotch, et c'est parti pour la première couche. La deuxième attendra le lendemain, et le bleu... ce sera pour une autre fois (la semaine prochaine ?).
Pour les rames neuves, un peu moins de travail : elles sont déjà blanches, il n'y a qu'à poncer le bas et le peindre en bleu. On plaint nos voisin.e.s du Rowing et leurs rames à chevrons... (mais imaginez les clubs avec des drapeaux à dessins, ou plus de deux couleurs !).
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Sous l'œil expert d'Eliott, on rajoute une petite touche de ci, de là, et juste à temps, Gundula et Daniel reviennent avec les pizzas. Après avoir rangé le matériel, on laisse les pelles briller et sécher au soleil : mission accomplie, c'est l'heure du pique nique. La pluie a fait une courte apparition pendant le ponçage – heureusement pas pendant la peinture... – mais le soleil a bien participé au séchage, pendant que nous faisions notre sortie post-peinture sur l'eau.
Avis aux artistes que la ligne courbe rebute, les rameur.se.s vous remercient de pouvoir arborer fièrement nos couleurs.
Natacha |
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